mamimadi l'humeur hebdomadaire |
5 octobre- Mes Lunes à moi Une éclipse de Lune ne me fait pas vibrer. L'événement est prévisible et donc normal. C'est l'absence d'éclipse qui me ferait plutôt monter au créneau. Imaginez quelque chose du genre : "Pour une raison encore inconnue, la prochaine éclipse n'aura pas lieu" ... De quoi faire tourner les neurones, non ? Mes occasions d'émotions devant les choses de Dame Nature sont autres, beaucoup plus nombreuses et triviales mais plus proches du miracle par leur côté improbable ou du mystère par leur complexité. Le passage d'un goéland devant le disque rougi du Soleil suspendu dans un ciel de traîne et près de plonger dans l'Atlantique turballais encore animé des houles du dernier coup de vent, par exemple. Ou bien encore - il suffit d'y penser, le spectacle étant permanent - le "produit fini" qu'est une personne, forcément inabouti et défectueux, mais vivant (un temps) et pensant (un peu). J'ai pourtant passé près de trois heures sur ma terrasse durant la nuit suivant ce dernier dimanche, sous le regard grêlé de la Lune jouant à saute-Terre, l'oeil rivé à l'objectif de mon petit appareil de photo accouplé pour l'occasion à la lunette de l'apprenti astronome. Après coup, je me dis que je voulais sans doute mettre l'improbabilité de quelques lueurs inattendues dans une boîte parfumée de quelques relents de complexité. Beaucoup de quelques douteux, donc, mais pourtant ... Improbable fut le ciel sans nuage de cette nuit d'automne, hypothétique fut le vol de la chouette devant le disque lunaire, inattendues furent les couleurs de la "Super Lune de sang", plus ou moins orangé, plus ou moins sombre selon sa position dans notre ciel et surtout la pollution de notre atmosphère. Pas trop de miracles pourtant : la chouette vola bas et le rouge fut sombre ... La complexité ne fut pas dans l'événement lui-même mais dans son observation et sa mise en pixels. Pas de mystère là non plus au vu du résultat plutôt médiocre : réussir une photo demande du feeling et du savoir-faire. Nul doute qu'après cette expérience, les clichés de la prochaine éclipse soient un peu meilleurs (1). Vivement 2033 ! (1) Petit renseignement pour les amateurs photographes : la vitesse du déplacement de la Lune dans le ciel rend les clichés trop flous pour des temps d'exposition supérieurs à la seconde, ce qui impose d'augmenter la sensibilité de l'appareil à 1600 ou 3200 ASA. Ce que je n'ai pas fait, faute de préparation suffisamment sérieuse ... |