mamimadi l'humeur hebdomadaire |
25 mai - Surbooking ? Un haussement d'épaules accueille généralement les propos du retraité affirmant être surbooké, manquer de temps. Bein quoi ? pas de patron ? pas de travail obligé ? rien qu'à faire ce qu'il veut ? Bien sûr qu'il fait ce qu'il veut le vieux retraité, en grande partie du moins parce qu'il a le fond d'obligations de l'actif qu'il était jadis et ça n'est pas parce qu'il peut s'en débarrasser quand il veut qu'il y passe moins de temps. Les commissions, les repas, les différents entretiens de la maison, du jardin, de la voiture, du bateau et de tout le matériel qui va avec, tout son environnement est resté le même tant qu'il n'a pas décidé de réduire la voilure jusqu'à terminer à sec de toile, en Ehpad. Il peut même vouloir davantage qu'avant, ce qui n'arrange pas son problème. Voyager de temps en temps, pratiquer une activité physique plus régulièrement sinon plus intensément vu son grand âge, lire davantage et même relire les bouquins trop vite parcourus pendant sa vie d'actif déclaré, classer photos et vidéos, soigner son jardin. La liste est bien longue... Certes, les choses se réalisent moins vite et prennent plus de temps. Il n'a plus ni la rapidité cérébrale ni les capacités physiques de ses vingt ans, les projets doivent mûrir, les gestes sont préparés, les environnements sont sécurisés. Il lui faut maintenant prendre son temps, bien obligé. Et ça n'est pas parce qu'on n'a pas le temps qu'il ne faut pas le prendre, bien au contraire, les exemples d'erreurs commises dans une urgence mal comprise sont quotidiens à tous les niveaux de la société, même aux plus élevés. Quoi qu'il en soit, le retraité se plaint rarement du manque de temps, il en serait plutôt content et l'affirmation de ce manque à la cantonade témoignerait davantage d'une jubilation que d'une plainte. Dire son surbooking, s'est affirmer que les envies de faire perdurent, qu'il veut toujours et pense pouvoir encore. Et puis, lui au moins dit une vérité, même si ça n'est que la sienne : certains actifs dépensent davantage d'énergie à exposer l'intensité de leurs activités salariés qu'à ces activités elles-mêmes. Non ? La la la lalère !... ♪♪♫ ♪ |