mamimadi l'humeur hebdomadaire |
16 septembre - Bande à part, sacrebleu ! Qu'on me comprenne bien, je n'adhère pas à la chanson du moustachu chantant affirmant que "dès qu'on est plus de quatre on est une bande de cons". Non. Mais je colle bien à ce qu'elle sous-tend : la plupart des collectifs, institutions ou groupes spontanés, me font peur et, consciemment ou inconsciemment, j'ai toujours fui le risque d'y diluer ma petite personne. Quelques exemples ? L'armée. À côté de la barbarie d'une machine à tuer, la crainte d'une condition de vie pré-jugée débilitante m'a poussé à me réfugier dans un service civil libéré de commandement, de troupes et de manœuvres. L'administration. Quatre années sous le statut d'"assimilé fonctionnaire" dans l'enseignement m'ont incité à fuir les fourches caudines des inspecteurs et autres contrôleurs de la bonne attitude professorale. Le foot. J'ai pu assister à un affrontement footballistique d'un certain niveau aux côtés d'un ami qui m'y avait entraîné (traîné ?). Le match avançant, il m'est progressivement devenu méconnaissable, criant avec la masse, injuriant l'arbitre, l'équipe adverse et, finalement, sa propre équipe qui venait d'encaisser deux buts. Je n'y suis plus jamais retourné. Les gilets jaunes. Ni gilet jaune, ni aucun drapeau, aucune bannière. Les manifestations censées fusionner des individus pour afficher une unanimité sont le parfait exemple de l'insupportable pour les adeptes du "oui, mais" ou du "non, mais", bref des allergiques au manichéisme. La religion. La religion est ce qui relie, clament les prosélytes désireux de lier à tout va. Prétentieux sont-ils de se proclamer le pont incontournable entre moi et ce qui ne peut qu'être à l'intérieur de moi ! La manipulation religieuse m'a si longtemps malmené qu'il doit bien m'en rester quelque chose. Des stigmates et une méfiance. Les associations. Nous y voilà. C'est l'élément déclencheur de cette petite humeur. Une association sans but lucratif est à la fois une institution possédant un statut officiellement déclaré agrémenté 'éventuellement d'une charte interne, et un conglomérat plus ou moins fortuit de bénévoles. Le risque existe donc de devoir affronter un commandement, des inspecteurs, des unanimités exubérantes, des ayatollahs du blanc et noir, des entraveurs de libre arbitre. J'en passe, et des moins fréquentables. Un adhérent doit s'attendre à devoir composer avec les excès de l'institution et ceux du conglomérat, ou bien se retirer quand la composition est jugée trop énergivore. J'exagère bien sûr, mais la fréquentation plus ou moins rapprochée de quelques associations m'a montré que leur bonne santé fluctuait grandement selon le degré de dilution, exigé ou survenu, des personnalités composantes. Bien sûr que, même en nombre supérieur à quatre, des associés autonomes et volontaires peuvent réaliser la force de l'union annoncée dans le slogan et donner vie à leur association. L'union peut faire la force si elle s'imprègne de l'intelligence, de la souplesse et de la bienveillance sans lesquelles la force de l'union ne donne que quelque chose ressemblant à la bande du chanteur à la pipe. Non ? |