mamimadi l'humeur hebdomadaire |
23 mars - Incivilité dangereuse ! Devant l'échec des invitations au confinement volontaire en vue de ralentir une progression du virus menant tout droit à l'engorgement des hôpitaux, le gouvernement vient de prendre des mesures plus coercitives applicables mardi 18 mars 2020 à midi... Ah ? On va être confinés ? Vite, le plein de provisions ! Pâtes, PQ, où est ma liste ? Vous savez, c'est pour quinze jours qu'ils disent mais ce sera plus, l'activité du pays va ralentir, des blocages sont inévitables, on risque de manquer, et puis, on ne sait jamais, c'est pas perdu...
Ah ? On va être confinés ? Vite, profitons-en tant qu'on peut ! Précipitons-nous dans la rue, les places, les parcs, les bars et autres lieux de convivialité pour y vivre nos dernières heures de liberté avant l'enfer de l'enfermement.
Ah ? On va être confinés ? Vite fuyons ! Prenons nos cliques et nos claques, nos enfants, leurs cours et leurs devoirs, nos ordinateurs pour télétravailler, jouer ou youtuber, et prenons trains et voitures vers des espaces plus sains, la campagne, la montagne ou la mer...
La tentation du sur-stockage est bien sûr moins grande quand on n'a personne à charge, pas d'enfants à nourrir. L'envie de la dernière sortie avant confinement est moins irrépressible quand on dispose d'un grand j'ardin d'agrément déployé devant la baie du salon. Le besoin de grand air et de grands espaces est moins prégnant lorsqu'on réside sur un lieu de vacances. Mais, outre le fait que parmi les abuseurs se trouvent bien peu de vrais démunis - les interdits des bords de Seine, des chariots à 400 euros et des transports libérateurs -, outre la présomption que les avantagés d'aujourd'hui sont souvent les défavorisés d'hier (*), c'est la guerre, le monsieur l'a dit, chacun doit en prendre sa part sans quoi elle sera perdue pour tous. Les guerres sont sans doute plus facilement menées - sinon gagnées - quand un chef stalinien fait pointer une arme dans le dos de chacun de ses combattants montant au front, et les dictateurs actuels doivent sourire devant le spectacle des démocraties engoncées dans leurs libertés mal assumées. Une fois écrite cette page, je suis tombé sur cette citation d'un grand homme qui pourrait décrire, non pas seulement les fondamentaux du commandement mais aussi ceux de l'obéissance :
Auriez-vous le nom du grand homme sur le bout de la langue ? (*) Quatre pages A4 seraient encore nécessaires ici |