mamimadi l'humeur hebdomadaire |
19 août - Célibataires stigmatisés "Les célibataires se sentent toujours stigmatisés par la société". Un titre que je découvre dans ma presse en ligne de ce matin. Mon petit Larousse, toujours en ligne, forcément, me livre sa définition de "stigmatiser" :
Le marquage au fer rouge ne semblant plus tellement pratiqué chez nous et n'ayant jamais rencontré aucune condamnation publique d'aucun célibataire, je me dis que les stigmates n'existent - comme suggéré par le titre - que dans la tête des supposés pointés-du-doigt. Le contenu de l'article aurait pu inspirer un autre titre : "Le célibat est encore parfois perçu comme socialement dévalorisant". Des célibataires ressentent une certaine gêne d'être célibataire, comme des petits se plaignent d'être petits. Des noirs, des roux, des gros, des pas-comme-tout-le-monde peuvent se plaindre de ne pas être dans la norme sans que la société soit responsable d'autre chose que d'être ce qu'elle est, avec des moyennes abusivement considérées comme des normes par les auto-déclarés anormaux. Sans doute le regard des autres n'est-il pas toujours dépourvu de marqueurs divers et variés, mais c'est bien le regard porté sur le regard des autres qui provoque ou non la gêne. À ce titre, si tous les affublés de trop de quelque chose devaient se sentir stigmatisés, c'est tous les individus un peu conscients de leur différence qui souffriraient. L'individu normal se sentirait alors différent et serait en souffrance, le sans gêne serait alors l'anormal et devait donc lui aussi en être gêné. Mais revenons à nos moutons... Mon petit dictionnaire dit qu'un célibataire est "une personne en âge de se marier et qui ne l'est pas". Il devrait bien se remettre dans le vent le jeune Larousse pour qui la constitution d'un couple oblige au mariage. Définir le célibataire ne doit pas être si facile puisque aucune définition n'est donnée dans l'étude fondant mon article-en-ligne : il laisse à penser qu'il s'agit d'une personne "ne cohabitant pas avec un partenaire et n'ayant pas de vie amoureuse importante". Pas trop satisfaisant non plus de réduire le couple à la cohabitation ou à une vie amoureuse dont il reste à définir l'importance... Bref, il semblerait bien que le célibataire ne sorte du flou entourant sa condition que pas l'affichage de la gêne qu'il génère lui-même par effet nocebo. Comme la plupart des "stigmatisés", non ? |