mamimadi l'humeur hebdomadaire |
21 octobre - Les djeunes D'une façon générale je préfère la compagnie des jeunes à celle des gens de ma classe, les vieux, sauf que j'aime bien fréquenter certains vieux et que j'évite certains jeunes, avec toutes les nuances existant entre l'attirance et l'aversion. Jeunes ou vieux, il me semble que c'est principalement la capacité à l'empathie qu'il m'est donné de percevoir qui étalonne mon intérêt pour une personne. J'ignore si les vieux en sont moins bien dotés que les jeunes ou si les désenchantements de la vie nuisent à sa communication ou bien encore si, à empathie égale, je suis moins sensible à celle des vieux qu'à celle des jeunes... Peut-être y a-t-il également une dissymétrie jeune-vieux dans ma géométrie relationnelle en ce sens qu'ignorer une personne accomplie n'ayant plus besoin de grand chose ne peut pas se comparer à négliger un être en construction. Tenter d'entrer en relation avec un jeune qui n'en veut pas lui montre au moins un exemple d'attitude bienveillante et compréhensive, sème sur sa route des idées qu'il balaie dans l'instant mais dont il peut se souvenir par la suite. Si la tentation est grande de tourner le dos à des enfants "intenables", à des ados "impossibles", à des jeunes pas attachants pour un sou ou pas même "attachiants", on se dit malgré tout que la rugosité de leurs contacts a peu de chances de s'améliorer si le contact leur est refusé. À l'autre bout du balancement éducatif - notre monde étant grandement oscillatoire -, on peut par contre douter de l'efficacité absolue du bon exemple et tabler sur le contre-exemple. De même qu'il est dit que mordre un jeune enfant mordeur lui retire ce défaut, dédaigner le dédaigneux ne lui fait-il pas mieux comprendre l'anormalité du dédain ? Allez savoir... La position d'équilibre du balancier est sans doute dans le juste dosage des deux potions dont chacune n'a malheureusement (ou heureusement ?) rien de magique, la personnalité de chaque jeune en faisant ce que bon lui semble. Non ? |