mamimadi l'humeur hebdomadaire |
2 décembre - Galères Mais que diable allaient-ils faire dans cette galère ? La galère est cette partie du continent africain qui s'ensable dans la rocaille, entre Maghreb et Sub-Sahara. Les galériens sont devenus fous, s'emploient à détruire leur galère et menacent de miner les navires occidentaux abhorrés. Un capitaine d'embarcation européenne, s'étant mis en tête d'aller mettre un peu d'ordre dans la galère africaine, y a envoyé quelques matelots sabres au clair et trompettes sonnantes. Bonne intention ? Peut-être. Si le corps expéditionnaire en est convaincu, le reste de l'équipage n'en a jamais vraiment débattu et fait comme si l'opération guerrière allait de soi. Bonne idée ? Encore moins sûr. D'abord parce que nul capitaine n'est infaillible, nul équipage n'est tout-puissant, nul Dieu n'éclaire ni ne guide les actions humaines. Ensuite parce que le diable se cache souvent derrière les bonnes intentions et les démons bien humains sont souvent à la manœuvre dans les combats pour les bonnes causes. Les bateaux démocratiques filent bon plein, toutes voiles dehors, gonflées par les vents soutenus de la bien-pensance incontestable. Oui, le devoir d'assistance à peuples en péril oblige. Oui, la protection des démocraties contraint. Aucun vent contraire ne vient susurrer que l'élimination des pirates destructeurs puisse emprunter d'autres voies que la destruction de leurs galères ou que la défense des nefs bien sous tous rapports ne doivent passer forcément par l'attaque portée sur les galères menaçantes. La meilleure défense, c'est l'attaque, dit-on. Peut-être. C'est aussi, souvent, la meilleure façon de multiplier les attaquants. Et les exemples de libérations de peuples réussies par des armées venues de l'extérieur semblent bien moins nombreuses que les libérations suivies d'enchainements catastrophiques. Galère africaine et vrai casse-pipe pour les matelots hexagonaux, oui. Chaque drame qui s'y produit voit pourtant les arènes médiatiques se remplir de gens réputés pour leur savoir et leur sagesse et justifiant que des pipes puissent aller s'y faire casser. Des tas de raisons. C'est d'abord une évidence. C'est ensuite incontournable. C'est encore du ressort de l'éthique, du droit-de-l'hommisme, de l'exemple planétaire. Et puis enfin, c'est comme ça, impossible de faire autrement. Bon d'accord. Sans doute. S'ils le disent...
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