mamimadi l'humeur hebdomadaire |
11 novembre - Cris en thème Quand on est mort, on n'est plus, on n'est plus rien. Être mort est impossible. Quand on est mourant, on est encore, on est vivant. On peut vivre sa mort. Comme le temps ou le vide ou beaucoup d'autres mots, le mot "mort" peut avoir des sens différents. Il peut désigner à la fois un état dans lequel on ne vit plus et une étape qu'il est possible de vivre. À la fois, mais pas en même temps. Avoir mouru avant d'être mort devrait pouvoir marquer la différence... L'homme est mortel, mourant potentiel jusqu'à sa mort et donc potentiel mourant vivant sa mort ; jusqu'à ce jour, les progrès de la science ne le dispensent pas de devoir subir des dernier jours, ils lui permettent seulement d'éviter de les vivre. Mais pourquoi cet évitement ? On dit que le sanguinaire Hébert gigota beaucoup devant la guillotine en 1794. Lui qui profita bien de sa vie et savoura la mort des autres ne sut pas vivre la sienne : sa dernière échéance fut une déchéance. Si l'évitement médicamenteux eut été possible en ces temps barbares, l'aurait-il demandé ? Vrai que ces instants de fin de vie sont uniques, personnels et non reproductibles. Aucun copier-coller de belle mort glanée parmi les saints, les héros ou simplement les semblables exemplaires n'est possible et l'angoisse née dans le brouillard des incertitudes peut bien provoquer de grands gigotements mentaux. Triste thème pour temps de chrysanthèmes ? Le temps et le temps (la période et la météo (la Toussaint et les dépressions (les grisailles intérieure et extérieure, enfin !))) semblent effectivement se donner la main pour nous conduire l'esprit vers ces pensées relou, lourdes mais un peu plus profondes qu'à l'habitude, de la profondeur d'une tombe ou d'une cavurne... |