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mamimadi
l'humeur hebdomadaire

29 avril - Ma dernière tante

      Elle s'en est allée la semaine dernière. Elle était la dernière des quinze oncles et tantes qui ont accompagné ma naissance et laisse désormais ma génération de cousins en première ligne dans la course vers la sortie. Certains de ceux-ci ont déjà franchi la ligne et l'émotion provoquée par le décès de ma dernière tante n'a que peu à voir avec une potentielle sensation d'abandon générationnel. Elle vient bien sûr, comme d'habitude, du mélange de souvenirs et de regrets qui accompagne toute rupture de lien, même inéluctable, même relativement distendu par l'espace et le temps. Plus que d'habitude, parce que c'est la dernière...

Famille
Clotilde, Pierre, Marie-Ange, Louis, Germaine
Madeleine, Simone, Georgette, (Emma), Armand, Jacques

... sans les autres.

      Ma tante était donc d'une famille nombreuse, de celle que chaque frère et sœur doit quitter sitôt l'autonomie atteinte. Pour gagner sa vie, libérer celle des autres, y contribuer si possible. La dispersion de la fratrie s'est faite tôt et s'est étendue loin du petit nid turballais : Saint-Nazaire, Nantes, Paris. Peut-on imaginer aujourd'hui un tel éloignement sans Skype ou Whatsapp ? Avec les longues lettres de nouvelles écrites à la plume, avec application, pleins et déliés et post-scriptum en vertical dans la marge. Avec le téléphone naissant et pas encore trop commun. Les rencontres, même beaucoup moins faciles qu'aujourd'hui, n'étaient pas rares. Les mariages - toujours religieux - étaient d'abord de grandes retrouvailles. Et puis la plupart des événements religieux accompagnant les enfants, impliquant parrains et marraines. Baptêmes, communions solennelles, confirmations... Et puis aussi l'occasion ou le prétexte de manifestations diverses comme les Floralies de Nantes ou les Arts ménagers parisiens. Lieux communs que tout cela ! Mais tant pis, je me souviens...

      Certains oncles et tantes étant installés "en ville" ou pas trop loin, nous, leurs neveux et nièces - dont moi en particulier - avons souvent profité de leur table accueillante et de leur hébergement spontané. Lors de nos études, nos concours ou nos stages, ou pour ceux de nos propres enfants. À Nantes ou à Paris. Et ma dernière tante était de ces personnes trouvant toujours une place autour de la table ou un couchage dans un espace pourtant déjà bien mesuré.

      Souvenirs et regrets...

      Les regrets sont liés au sentiment de ne pas avoir suffisamment remercié ces oncles et tantes si bienveillants, de les avoir un peu-beaucoup laissés dans leur coin de retraite sous l'accélération du temps de la vie devenue active pour les anciens jeunes aidés. Peut-être n'en demandaient-ils pas autant ? Mais sans doute auraient-ils aimé partager un peu de temps avec ceux qui leur avaient fait passer tant d'un temps pourtant précieux pour eux-mêmes.

      Elle s'en est allée la semaine dernière, ma dernière tante. Je sais qu'elle avait la conviction profonde de pouvoir garder le lien après son ultime passage. Peut-être, mais pouvoir penser qu'elle puisse entendre ce merci tardif est encore comme un dernier cadeau.

Lutin