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. 23 mars- Il y aura ...
. 16 mars- Fessée effacée ?
. 9 mars- Fatale méprise
. 2 mars- Humeur de Hummer
. 23 février- Rafale de mots
. 16 février- La machine humaine
. 9 février- Lire et compter
. 2 février- Nonagénaire
. 26 janvier- La coupe était vide
. 19 janvier- Vous êtes Charlie?
. 12 janvier- Je voeux !
. 5 janvier- Bonne Année

Les temps sont difficiles pour les sites dits "collaboratifs" qui doivent laisser quelques portes ouvertes ou ouvrables pour fonctionner : les petits plaisantins mal intentionnés se font un plaisir de les ouvrir ou de les enfoncer.

Après 15 ans d'usage de cette forme pas vraiment justifiée dans son cas, mamimadi revient à la bonne vieille interface classique.

Bonnes lectures !


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mamimadi
l'humeur hebdomadaire

2 novembre- Noir et Blanc

    Ma pratique de la photo - à défaut d'art photographique - date des temps immémoriaux, je veux parler des temps de moins en moins accessibles à ma mémoire. Il s'agissait de noir et blanc à l'époque. L'expression est un tantinet raciste à placer le noir en tête, manichéenne à sembler caractériser la création par l'opposition, et surtout très réductrice puisqu'en réalité l'image obtenue comportait une quasi infinité de nuances de gris.

    Je passe sur l'époque du boîtier Kodak, son étui en cuir et sa pellicule 6x6, ainsi que sur la bête production de diapositives, très agréable mais beaucoup moins jouissive que le travail du papier blanc en chambre noire. Mes chambres n'ont été une véritable salle que pendant les deux années où j'ai dû partager le laboratoire d'une association parce que nul recoin obscur ne pouvait être créé dans mon logement. Un grenier, un bout de pièce fermé de rideaux doubles et opaques ont fait mon bonheur pendant longtemps, jusqu'à l'arrivée du numérique.

    Le travail en chambre noire, rigoureusement noire, commençait avec l'installation dans une bobine récupérée ici ou là du mètre cinquante de film vierge prélevé sur ce qu'il restait des 100 mètres initiaux enroulés dans leur boîte étanche. Il reprenait dès que l'appareil avait fait le plein, le plein de promesses aux réalisations encore lointaines à ce stade : toujours dans le noir complet, le film exposé était transféré dans la cuve de développement. Le film devait être délicatement inséré en spirale dans un guide actionné du bout des doigts dans l'obscurité. Grands énervés, blocage assuré. La lumière pouvait revenir une fois la cuve refermée. Ouf ! Jusque là, ça va ... Mais l'opération suivante, moins manuelle, était bien plus périlleuse car définitive et irrémédiable. Le révélateur, préparé à partir de poudre ou de solution concentrée, devait agir pendant un certain temps dépendant de la température, du nombre d'utilisations précédentes et de la qualité de négatif souhaité. Tout un programme, jamais complètement assuré ... Lavage intermédiare, fixation et lavage final étaient plus faciles à contrôler avant l'ouverture complète de la cuve et l'observation angoissée du résultat avec lequel on allait devoir faire, bon ou mauvais.

    Essuyé, séché à l'abri de la poussière, le film pouvait être introduit entre les deux plaques de verre de l'agrandisseur. La lumière inactinique - jaune chez moi - éclairait les lieux : la table de projection munie de ses règles coulissantes en croix, les trois cuves et leurs pinces, l'évier avec son eau courante, le stock de papiers vierges, de tout grade et de dimensions variées. Dès l'aperçu du négatif, j'y croyais un peu, beaucoup ou pas du tout. N'ayant jamais possédé de luxmètre sous mon agrandisseur ni de thermostat dans mes bains, le pifomètre et les tests sur échantillons étaient les seuls décideurs des temps d'exposition. Une fois exposé, le papier était glissé dans le révélateur, agité sans brusquerie jusqu'au moment magique où le gris des zones les plus exposées commençait à paraître, prendre corps, se stabiliser enfin en même temps que tous les autres gris s'étaient installés dans l'image. Magique, je vous dis ! Et la magie était d'autant plus grande que l'apparition était grande : le tirage des posters approchant le mètre à l'intérieur de simples auges à mortier apportait alors un plaisir à la hauteur du travail de préparation.

    Mais le temps de l'argentique est bien fini et si les photos se traitent encore parfois en noir et blanc, leurs traitements ne se font plus dans les bacs mais dans les logiciels des ordinateurs. On pourrait croire que c'en est plus facile puisqu'il n'y a plus à se mettre les mains dans le cambouis, mais c'est alors la tête qu'il faut y plonger, du moins lorsqu'on veut sortir de la photo automatique construite avec puis dans l'appareil photo. À partir de ce qui tient lieu de négatif numérique, la quasi infinité des possibles rend absolument nécessaire de savoir quelle photo on souhaite. Plus chaude ? Moins contrastée ? Un peu plus floue dans cette partie ? Dès que sont un peu maîtrisés les innombrables outils informatiques de traitement d'images, (presque) tout est possible pour rendre compte de ce qu'on a cru percevoir lorsqu'on a appuyé sur le déclic ou pour transmettre l'émotion ressentie alors. Si l'hésitation et le doute s'introduisent sur le chemin, alors le temps n'en finira pas de passer en vain jusqu'au dégoût parfois ...

Noir et blanc

Lutin