Noël ! C'est Noël !
Les anges dans nos campagnes
Ont entonné l'hymne des cieux
Et l'écho de nos montagnes
Redit ce chant melodieux
Que de chemin parcouru depuis le temps où la masse des fidèles entassés dans les églises pour la messe de minuit - la vraie - s'époumonait à célébrer le nouveau-né divin ! Ne me demandez pas dans quel sens est allé ce chemin, la seule certitude étant que le paysage sociétal vers lequel il nous a amené a bien changé... Mais peut-être en est-il finalement des chants religieux comme des chants militaires dont les paroles ne sont que les supports du souffle patriotique ? Nul doute que la ferveur dominicale des paroissiens de Saint-Martin du Fouilloux devait égaler la ferveur guerrière lorsqu'ils clamaient :
Saint Martin du Fouilloux
Priez, priez pour nous
Chantons dans la grand-nef
Jésus, Marie, Joseph
Et dans les bas-côtés
La Sainte Trinité
Mais revenons à nos moutons de Noël :
Il est né le divin enfant
Jouez hautbois, résonnez musettes
Il est né le divin enfant
Chantons tous son avènement
Même les mécréants de ma génération ont été percutés un jour par la mélodie un peu simplette et tout à fait champêtre de ce chant de Noël catholique. La plupart des enfants de mon époque ont trouvé plaisante l'incitation à aller jouer au bois tout en se demandant ce que les musettes pouvaient bien contenir pour sonner ainsi. Le plus amusant est sans doute que cet air guilleret et pastoral dérive d'une sonnerie de cor de chasse du XVIIème siècle bien capable d'effrayer le bœuf et l'âne de la crèche. Petit papa Noël aurait-il traqué la biche avant d'atteler ses rennes ?