Faites vous vacciner qu'ils disaient.
On n'est pas pressés qu'ils répondaient.
Des vaccins, des vaccins ! soupirent-ils maintenant.
On n'en a pas, attendez ! répondent-ils benoîtement.
Pauvre France ! Pas foutue d'organiser la vaccination de sa population...
Certes, certaines personnes, pas forcément citoyennes, resteront réfractaires à la piquouze et d'autres, égarées ou clandestines, resteront inaccessibles.
Mais que diable ! Pour la grande majorité de la population demandeuse, les bases de données multiples existent et l'informatique actuelle est bien capable de les croiser pour savoir et faire savoir qui peut recevoir quoi. Le fisc sait trouver les contribuables, la sécu connait ses assurés, le corps médical - des médecins aux hôpitaux en passant par les Ehpad - fichent leurs malades dans leurs petits et gros ordinateurs. Des tas de listes existent qui ne demandent qu'à servir telles que celle des vaccinables contre la grippe ou celles des relevables des mammographies ou des hémocultes préventifs.
Certes, les vaccins manquent, sont livrés avec quelques aléas, se conservent difficilement, ne sont pas tous adaptés à toutes les tranches d'âge, co-morbidités obligent.
Mais que diable ! Les mêmes data plus ou moins big concernant les piqueurs potentiels et les lieux de vaccination possibles existent et la logistique actuelle est bien capable d'établir qui peut recevoir quoi, de qui, quand et où. Non ?
Bien sûr que si ! Pourquoi donc imposer aux citoyens en voie d'affolement de mendier leur vaccin, s'user les nerfs en prise de rendez-vous, s'éroder la patience dans les files d'attente, jouer des coudes les uns contre les autres voire tricher sur leurs droits en oubliant leurs devoirs ?