On comprend bien que la nature humaine des serviteurs de l'Église catholique fasse que la proportion de pervers ou de malades mentaux soit comparable à celle du reste de la population. Vu la spécificité de leur service, on comprend moins que la dite Église n'ait pas rendu impossible leur nocivité sociale en les éloignant de leurs jeunes ouailles. Un restaurateur se séparera d'un garçon de salle plutôt revêche ou bien le postera en cuisine ou à la plonge. Non ?
La hiérarchie catholique semble avoir ignoré qu'interdire à la moitié de l'humanité d'approcher les autels et leurs clercs ne peut que conduire à des déséquilibres. Si le bon Dieu n'a pas banni Ève l'ensorceleuse du jardin d'Eden en y laissant seul Adam le crédule, c'est qu'il avait ses raisons. Non ?
Et puis, depuis toujours, les responsables religieux - théologiens et décideurs - ont proclamé que la seule justice qui vaille était d'ordre divin. "Tuez les tous, Dieu reconnaîtra les siens"... Si Dieu seul peut sonder les âmes et les cœurs et comprendre les agissements des hommes dans sa toute puissance et son absolu silence, pourquoi interroger la justice de juges si humainement limités ?
Enfin, notre République a imposé aux prêtres la même obligation du secret professionnel qu'aux médecins et aux avocats. Un fidèle peut porter plainte contre un prêtre qui aurait lui-même porté devant la justice des faits répréhensibles entendus en confession. Soit (*). Mais le fait que les crimes de pédophilie aient atteint les confessionnaux essentiellement par la bouche des enfants victimes et non par leurs auteurs semble ne pas avoir été perçu par un clergé apparemment plus soucieux de défendre son monde que celui des jeunes qui venaient se confier ou qu'on lui confiait.
Il est maintenant établi que l'Église catholique a hébergé le mal. Elle ne le reconnaît qu'en partie, du bout des lèvres, sans parler de réformes profondes concernant la place des femmes dans l'Église, le mariage des prêtres, le secret de la confession et la cohérence des justices républicaine et divine. Elle balbutie également quelques mots d'indemnisation, disant qu'elle n'a pas le sou et qu'elle en appelle à la participation des fidèles. La richesse de l'Église de France est sans doute plus fantasmée que réelle mais on peut quand même espérer que la réparation des crimes commis en son sein ne se fera pas sur les deniers de l'ensemble des contribuables qui devraient compléter à hauteur de 66% les dons des paroissiens...
(*) Peut-être, ce point ne semble pas très clair...