Objets inanimés,
avez-vous donc une âme
qui s'attache à notre âme
et la force d'aimer ?
Je doute - sans être certain de ce doute - que les objets aient une âme selon quelques définitions communément admises, telle que celle du jeune Larousse : "Principe de vie, de mouvement et de pensée... ". Les objets vivent puisqu'ils meurent, à très long terme parfois comme quelques granites ou plastiques. Les objets se déplacent, telles les feuilles mortes ou mêmes les falaises. Mais nul n'a mis en évidence leurs cogitations. "Cogito, ergo sum", mais "ergo sum" n'implique pas que je cogite...
Il est davantage certain que les âmes supposées des dits objets leur soient prêtées par ceux qui veulent les y trouver. Chacun possède dans son histoire de ces objets que des êtres chers ont utilisés et qu'il conserve comme témoins de leur présence passée, ou bien dans son espace quotidien d'autres objets dont il se sert si intensément qu'ils ont intégré son univers sentimental. L'âme de la personne s'attache à l'âme ainsi accordée à l'objet. N'est-ce pas, monsieur de Lamartine ?
Dans ma petite maison de campagne, une cafetière un peu spéciale et très originale prépare mes (trop) nombreux petits cafés depuis des décennies. Elle porte avec elle une histoire de famille en même temps qu'une utilité quotidienne même si la commodité de son fonctionnement est discutable. Cet objet coche les deux cases qui me font lui attribuer, sinon une âme, du moins quelque chose qui vient de moi, dont je la revêts afin de la considérer avec le contentement attendu.
Objets inanimés
qui plaisez à mon âme
vêtez-vous comme dame
qu'il me plaira d'aimer