Dis-moi, beau tableau, que caches-tu derrière ce que tu me montres ? Une pipe, des allumettes, un cendrier, un verre et une carafe au bouchon déposé sur une table...
Pas l'ombre d'un raton laveur, non.
Et puis cette fenêtre à demi ouverte sur un soleil blafard, prolongée par les fleurs cendrées de la tapisserie et le bleu outremer d'un pan de mur improbable.
Et puis encore un tabouret au pied de l'appui de fenêtre à la ferronnerie bien haute et bien dessinée.
Et puis enfin et peut-être surtout un linge bleu étrange qui ne ressemble à rien, ni serviette, ni cravate.
C'est une scène. Une scène de fin, une scène d'après. Après consommation d'alcool et de tabac comme stimulants pour agir une fois la cravate dénouée et posée sur la table ? Car c'est une cravate, pliée comme une décision définitivement pliée.
L'appel au vide du soleil ténébreux est si insistant dans le ciel gris. L'appui de fenêtre semble si haut et protecteur qu'il a fallu approcher le tabouret une fois le verre reposé et la dernière bouffée tirée...
La suite est un mystère, bien vite évanoui dans l'atmosphère brumeuse, sans que nul s'en soucie davantage, ou bien irrémédiablement éteint à l'aplomb extérieur de l'ouverture, à jamais figé dans la mémoire de l'artiste. Qui sait ?