mamimadi l'humeur hebdomadaire |
18 mars - Brumes cérébrales N'avez-vous jamais ressenti le besoin de penser follement, débloquer les neurones, péter les plombs de l'électricité céphalique ? Histoire d'explorer un monde nouveau, inconnu tant qu'on s'y est pas jeté, à tête perdue, sans dispositif de sécurité aucun ? Un monde de vertiges, de courts-circuits, de chemins jamais battus parcourus sans modération ? Si, sans doute... Comme tout le monde, comme tous les gens normaux... Mais la réalisation de l'envie se heurte forcément à l'impossibilité pour un esprit parti en vrille d'exprimer une pensée non vrillée, construite, raisonnable. La communication est impossible entre le monde raisonnable et le monde irraisonnable, on ne peut être à la fois dans l'un et dans l'autre, rendre compte de celui-ci avec les mots de celui-là. Pourtant... Pour temps, les yeux du ciel pleurent sur la vitre de mes idées cette nuit. Rien d'autre à faire que tenter de s'essuyer l'âme au fil soyeux du rasoir, trancher entre entre derme mental et mouillure salée. Et plonger dans l'ivresse des giclées d'eau recrachées vers le brouillard infini. Oui ? C'est parti... Bleus rougis et jaunes sales jaillissent du clavier. Des couleurs dans le cliquetis des touches, sans odeur, sans bon goût, sans bon sens. Blanc et noir ? Gris ! Gris-blanc du temps ancien des télés zitronniennes, gris-noir de la poussière galactique, gris-gris des sidérations du cerveau reptilien. Lumière soit-il ! L'infini qui ne fait qu'un est niché dans la blanche LED. Un blanc pour tous les éclats, sur tous les tons. Tontaine et ton thon rouge ou blanc, c'est de bon ton, non ? Les requins, scie ou marteau le sont aussi, bons. Sauf le requin homo predatus, habitué des eaux troubles, amateur de charognes pré-parées pour les tables du gratin du Dauphiné enchaîné. Oui ! Si je veux ! Et le délire veut tout parce qu'il ne veut rien. Tout est possible sur la vague qui l'emporte, le transporte là où il le souhaite mais qu'il ignore, qui le déporte en tout cas. Ailleurs.Et même si trop c'est trot, non pas le galop de la raison débridée devenue totalement absconse, mais bien l'allure propre à mettre les idées dans la bonne assiette. Digestion mentale souple assurée et crottin sous la croupe des arrière-pensées. Mais il se fait tard... Les bras de Morphée et ses pavots soporifiques m'attendent pour d'autres délires, encore plus improbables sans doute, certainement plus libérés et insaisissables. Bye ! Morphée et Iris, Pierre-Narcisse Guérin, huile sur toile (1811), musée de l'Ermitage (Mais où est Morphée ?) |