mamimadi l'humeur hebdomadaire |
4 mars - Casse-béton Hier soir, à la fin d'une très docte discussion skypienne traitant entre autres du douloureux problème des courbatures fessières d'après tonte intensive, je postais ceci :
Quelques minutes après ces belles phrases bien définitives, nos petites fenêtres médiatiques, moins ouvertes sur le vaste monde que sur le petit monde des choses que l'on souhaite voir, bruissaient autour du hijab de running mis en vente par Décathlon (à fond la forme !). Un vêtement souhaité par certaines femmes pour pratiquer leur sport dans l'espace public et non interdit par la loi puisque ne masquant pas le visage. Un vêtement néanmoins retiré de la vente après quelques condamnations enflammées de la sphère politique puis un flot de menaces anonymes envers l'enseigne. Et alors ? Quel rapport entre ceci et cela ? Le rapport est dans l'antagonisme. Nul doute (;-) que les condamnations et les menaces sont le fait de gens qui savent. Ils savent dans l'absolu. Ils savent ce qui est bien. Le bien universel, le leur et celui des autres. Ils savent qu'ils ont raison. Et ils le font savoir. L'intolérance est au bout de leurs chemins, des chemins que chacun est susceptible de rencontrer et qui peuvent rapidement réseauter le territoire si on n'y prend pas garde. Mais comment ébranler des certitudes avec les armes du doute ? L'image de certaines édifications de bord de mer, basculées dans le sable par le travail lent et obstiné de l'océan, pourrait faire croire au pouvoir de l'eau sur le béton, de la douceur sur l'intransigeance. À condition que le béton ne se reconstitue pas plus vite qu'il n'est détruit et que nos eaux relationnelles ne soient pas trop acides. |