mamimadi l'humeur hebdomadaire |
28 janvier - La photaquarelle Tout comme la pratique de la musique, celle de la peinture m'est étrangère. Je parviens à grand peine et très sommairement à nommer quelques instruments dans un orchestre et ma connaissance de la nomenclature des différentes techniques d'arts plastiques est juste bonne à remplir mes grilles quotidiennes de mots-croisés. Violon et hautbois, fusain et aquarelle... Sans piano ni pinceaux, sans clarinette ni palette, sans instruments ni outils, c'est bizarrement l'informatique, cette grande pourvoyeuse de virtualité, qui me fait toucher du doigt la réalité des choses artistiques et musicales. Le tout petit bout du petit doigt : la musique par la manipulation des fichiers numériques musicaux, la peinture par la création de photos elles-mêmes désormais numériques. Associer photo et peinture peut sembler bizarre, non ? La récente rencontre d'une aquarelliste autour de quelques-unes de ses réalisations m'a pourtant conforté dans cette idée. Parce que faire une photo ne consiste pas seulement à la prendre. Il faut la construire bien avant que d'appuyer sur le bouton et jusqu'à l'enregistrement final. Quels plans seront nets, quels plans seront flous ? Quels objets, motifs ou personnages seront placés aux bons endroits, ceux que l'œil et l'esprit accrochent en priorité ? Quels éclairages sont disponibles, quelles vitesses sont préférables ? Et, juste avant le déclic, l'ensemble de toutes ces options fait-il le meilleur compromis ? Puis, une fois installée dans l'ordinateur, il faut la "révéler", en faire un cliché qui s'approche, non pas d'une réalité toujours subjective et donc inaccessible, mais de ce que le photographe a vu, cru voir, croit avoir vu ou bien encore aimerait avoir vu. Un peu comme l'artiste devant son chevalet en quelque sorte... Parce qu'aussi, à ce que j'ai compris, l'aquarelliste - pour l'exemple que je connais un tout petit peu - ne construit pas toujours sa toile de façon linéaire. Il peut décider en fonction des effets déjà volontairement réalisés ou même en fonction d'effets accidentels ou imprévus allant dans le sens de ce qu'il souhaite traduire. Il se donne ainsi des possibilités de choix un peu comme le photographe prenant plusieurs clichés d'un même site ou d'un même évènement afin d'en sélectionner celui qui correspondra le mieux à ce qu'il souhaite exprimer. Comme, par exemple, donner à sa photo des allures d'aquarelle :
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