mamimadi l'humeur hebdomadaire |
21 janvier - Les mots cons dits Macron, Emmanuel Macron et le Président Emmanuel Macron ont participé pendant presque sept heures au débat sur le "Grand débat national" organisé devant quelque six cents maires normands ce dernier mardi. Tous les trois. C'est du moins ce qu'on peut déduire des réactions lues ou entendues un peu partout dans toutes les couches de la société. Sans surprise bien sûr, le même évènement est raconté de diverses façons selon les présupposés sincères ou programmés de chaque spectateur ou groupe de spectateurs.
Juste deux exemples. Tout le monde a pu constater que le Président est brillant, possède une énorme mémoire, connaît parfaitement ses sujets, peut sortir des chiffres, des noms, des sigles d'organismes très spécialisés. C'est bien, non ? Eh bien non ! Certains y ont vu un maître d'école faisant la leçon à son auditoire ainsi qu'à la France entière alors braquée sur la leçon de choses. Chacun a pu assister à une rencontre policée entre un Président désirant convaincre et des élus chargés d'interrogations. Quelques embrassades initiales chaleureuses et accolades convenues, chaudes poignées de mains et saluts conventionnels. Et puis une montée en puissance de l'empathie générale jusqu'à la quasi standing ovation finale. C'est bien le signe d'une rencontre réussie dans laquelle chaque intervenant, chaque participant a trouvé au moins une partie de ce qu'il était venu cherché, non ? Eh bien oui, justement, c'est bien la preuve qu'il s'agissait d'une rencontre "entre soi", une rencontre de notables déconnectés des gens d'en bas tout de jaune revêtus. Un dernier exemple. Il est de notoriété publique que la culture générale du Président est himmalayenne, que son langage est clair, son vocabulaire riche et ses phrases construites, même dans l'improvisation. Nul doute qu'il utilise dans son environnement proche des mots et des tournures utilisés par tous : déconner, pognon de dingue, boulot,... Nul doute que ces mots-là sont mieux compris par "les gens" qui les crient et les banderolisent tous les samedis que les "déprise, in petto, pique-bœuf, galimatias, irénisme, rémanence, disruption,..." qui émaillent nombre de ses discours. Possèderait-il la panoplie complète pour se faire entendre ? Que non ! Populaires ou savants, les uns et les autres sont pris pour des insultes dès qu'ils sortent de la bouche du Président, ceux-ci pour leur côté suffisant (qu'est-ce qu'il veut nous éclabousser celui-là avec sa culture ?), ceux-là pour leur côté insuffisant (le langage à la con, c'est le langage du peuple, pas celui d'un Président !). |