Adieu l'ami, je t'aimais bien.
Tu t'es laissé tomber sur un chemin de Ténériffe. Tu m'as laissé tomber aussi, sais-tu...
Les pavés de Nantes ne résonneront plus sous nos pas de papys boomers, la ligne verte dans les rues de la ville, la cour et les salles du château des ducs de Bretagne, les auditoriums de la Cité des congrès à l'occasion de nos Folles journées annuelles, les hauteurs de la butte Sainte-Anne dont nous parcourions les promenades encore récemment...
Les murs de ta maison ne vibreront plus de nos discussions autour du monde comme il va, marches contraintes, emballements ou boitillements. Nous nous accordions spontanément sur presque tout, et même sur nos désaccords. Avec raison et mesure, surtout de ton côté.
Nos parcours de vie parallèles nous ont sans doute permis de mettre à profit nos différences. Mêmes origines petit-commerçantes laborieuses, même acculturation religieuse sociétale puis scolaire, même formation plutôt scientifique dans la même classe du lycée puis dans le même amphi de la fac de sciences, même attachement au métier de prof, même construction familiale "normale" - un papa, une maman, trois enfants, pour la vie -. Tu étais sans doute plus philo et modéré, j'étais plus techno et débridé mais nous étions tous les deux dans la même sphère de bonne entente.
Adieu l'ami. C'est encore un peu de moi qui s'en va avec toi. Qu'en aurais-tu pensé à ma place ? Ainsi va la vie ?