mamimadi l'humeur hebdomadaire |
2 juillet - Soins, soins ! Certains médecins, infirmières, spécialistes de la santé ont encore tendance à court-circuiter les souhaits des patients qui leur confient leur santé. Exemples. Un médecin décide d'une hospitalisation depuis son cabinet, sans en informer préalablement, ni le patient lui-même, ni son entourage. Si l'intention peut être bonne, la décision ignore les dégâts psychologiques possibles. Non ? Un autre médecin propose une hospitalisation pour soins curatifs et diagnostics et inscrit sans plus d'informations son patient en soins palliatifs. Passer d'une entrée avec un peu d'espoir de traitement à une entrée sans aucun espoir de retour alors que la douleur n'est pas - pas encore - installée, ça mérite quelque préparation. Non ? Un troisième médecin justifie le choix palliatif en affirmant l'imminence d'une fin potentiellement dramatique et douloureuse, sans évoquer initialement de doute sur la durée de l'imminence, donc sans possibilité pour le patient de choisir, décider lui-même s'il prend le risque de rester encore un peu dans son sweet home. Encore une semaine madame la mort, deux peut-être, peut-être même un mois ? On peut imaginer avec l'humoriste que l'éternité est longue, surtout sur la fin, mais on peut être sûr que le temps qui la précède se dilate pour ceux qui le vivent. Non ? Une infirmière administre de la morphine à son patient déclaré en fin de vie. Pas de douleurs d'un côté, pas de problèmes de l'autre côté. Tout est pour le mieux dans le meilleur des mondes ? Pas sûr. L'équilibre est certes difficile entre l'effacement de la douleur et la progressive mise en sommeil définitive de la personne, mais là encore l'information manque, les "bonnes" questions se sont pas posées et les choix pas proposés. Il est certain que certains patients, nombreux sans doute, ne souhaitent pas prendre en charge leur maladie et préfèrent se décharger en tout ou partie sur les spécialistes. De quoi inciter le corps médical à aller au plus court, au plus simple aussi, en ne considérant que la machine humaine sans s'embarrasser du machin cérébral, psychologique et éventuellement spirituel qui la pilote. Que ce machin veuille parfois rester aux commandes alors que la machine faiblit semble considéré superflu dans certains cabinets et certains hôpitaux. Dommage, non ? Les mains qui soignent le corps et celles qui soignent l'âme ? |