mamimadi l'humeur hebdomadaire |
16 avril - Une belle vie ! Vous savez quoi ? Je voudrais mourir d'une belle mort. Pas très original me direz-vous, tous ceux qui ont pensé qu'ils passeraient un jour ont dû se dire la même chose. Encore faut-il donc y penser, croire aussi qu'une mort peut être belle et pouvoir en imaginer une définition. "S'endormir la veille et se réveiller mort le lendemain" est l'expression populaire cocasse souvent entendue pour présenter la mort idéale. La mort en loucedé. Ni vue ni connue, la mort. Pas vu venir, donc sans appréhension ni angoisse. Pas connu les affres qui y sont habituellement liées, donc sans douleurs physiques ni morales. Le rêve ? Peut-être. Mais ça n'est plus une mort, juste une disparition, une dissolution, un évanouissement. Pfftt ! Il y avait la vie et puis il n'y a plus rien, sans passage vécu, sans vie de la mort. De l'autre côté du tableau des choix, certains seraient plutôt tentés de mettre quelque chose dans ce rien. Les amateurs de l'extrême. Ah ! Mourir lors d'une dernière ascension en montagne, d'une dernière croisière en mer, d'un dernier saut en wingsuit... Pas une fin voulue, non, juste une fin souhaitée, induite par la conviction qu'une vie bien remplie doit se conclure par un point majuscule. D'autres vont jusqu'à le vouloir, ce point majuscule, refermer le livre de leur vie par un acte ultime, acte de désespoir ou d'espérance, acte de folie ou de croyance, tous états d'esprits si intriqués dans les têtes humaines. Perso, les extrêmes me font fuir à l'extrême opposé de ces extrémités. Point de risque démesuré pour donner du sel au goût de mort à la vie, Point de déraison dans mes croyances ou mes folies. Pas encore, on ne peut jurer de rien. Pour moi, une belle mort serait encore de la vie, une vie qui se déroule jusqu'au bout, une mort en bonne santé en quelque sorte. Point de douleurs ni même de douleur. Le corps ne souffre pas et l'esprit est en paix. Les forces physiques déclinent, le dynamisme psychique décroît. Tranquillement, sereinement. Toute vie puisée, bue, épuisée... Bye ! Certain·e·s gentil·le·s lect·eur·rice·s (s'il en reste) penseront encore que cette humeur est décidément bien triste. Non ? Sans doute, sans doute. Mais, outre que parler de la pluie et du beau est déjà largement assuré dans nos médias, peut-on parler de la pluie et du beau temps sans parler du beau temps mais aussi de la pluie qui fait que le temps peut être beau ?
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