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mamimadi
l'humeur hebdomadaire

12 février- Incivilité ordinaire

      Vite, vite ! Nous sommes déjà vendredi et mon petit billet n'est encore pas écrit... J'imagine la frustration de mes fans s'ils devaient faire choux blanc à leur rendez-vous du lundi matin. Que dis-je frustration ? Ils se poseraient mille et mille questions, en seraient inquiets, angoissés, paniqués peut-être.

      Les événements de cette semaine n'ont pourtant pas manqué. Il suffit d'en prendre un au hasard et de l'étaler là sur cette page. Allez, pouf pouf, ce sera celui-là...

      Figurez-vous que j'avais décidé de répondre à l'invitation d'une bonne amie résidant dans la campagne turballaise (j'espère qu'elle ne me lit pas car elle risque d'hésiter à m'inviter à nouveau si elle apprend la suite de l'histoire). Les transports en commun ne desservant pas ce coin reculé et le temps un peu frisquet refroidissant mon souhait de réduire mon empreinte carbone personnelle en utilisant mon petit vélo, ce fut ma petite auto qui s'y colla.

      Quelle mauvaise idée !

      Une bicyclette se serait faufilée là où une voiture ne passait pas : sur le trajet, à mi-parcours d'une route étroite et mal commode, sans aucune intersection sur quelque 3,2 kilomètres (oui, c'est Maps qui le dit), des ouvriers déchargeaient, à l'aide d'un énorme manitou, les fermettes transportées par un énorme camion. Encombrement d'autant plus énorme donc que la route est étroite...

      Alors, pas fou, j'ai arrêté ma petite voiture, évalué le temps d'attente. Le camion est suffisamment bien rangé pour que je puisse passer, seul le manitou chargé des deux premières fermettes bloque le passage, ils sont trois manutentionnaires, six bras et autant de jambes, ils m'ont vu arriver sans me signifier une quelconque difficulté insurmontable, la voie sera libre après ce premier transfert vers le chantier... Cinq minutes ? Allez, cinq minutes sont bien peu de chose pour un retraité, n'est-ce pas ? À couper le moteur !

      Une deuxième voiture est arrivée derrière la mienne, les ouvriers ont jeté un œil dans ma direction de temps à autre, une troisième voiture, puis une quatrième... Ah mais, les fermettes sont maintenant posées sur la route, le conducteur de manitou a posé le pied à terre, ça discute. Un problème ? Faut que je me bouge pour aller y voir de plus près :

  • Ça va ? Vous en avez pour longtemps ? interrogeai-je.
  • Une heure et demie ! me balança celui qui me parut le plus grand.
  • Vous vous foutez de moi ? incrédulai-je benoitement au même grand qui me parut immédiatement le plus con.
  • Non mais tu m'insultes ! vociféra le grand con d'une voix à la hauteur du reste.

Incivilités      L'incompréhension mutuelle totale abrégea heureusement la suite. Inutile pour moi de tenter d'expliquer au monsieur que des panneaux de signalisation de travaux, ça existe, ou bien qu'à défaut, on peut faire signe aux automobilistes en attente que, désolé, la voie est bloquée pour un moment. Inutile pour lui de se déranger pour des péquins incapables de comprendre que le travail, c'est le travail et qu'ils n'ont qu'à faire le tour. Ce que nous fîmes. Au prix d'un circuit de sept kilomètres dans la campagne...

Lutin