mamimadi l'humeur hebdomadaire |
4 septembre - La musique, c'est classique Tout arrive ma bonne dame... même l'intérêt pour la musique classique à un vieux monsieur qui n'en avait rien à faire jusque là. Rien ou si peu, un premier vinyle du Casse-noisette de Tchaïkovsky dans sa jeunesse, un autre intitulé "Apothéose de la viole de gambe" dans sa maturité active, quelques "Jolles journées" nantaises après son départ en retraite. Bref, il n'écoutait pas vraiment cette musique, il l'entendait sans l'entendre, la comprendre, la prendre avec lui... C'est qu'il en faut, du temps à plein temps, pour s'essayer à consommer de la musique, tenter de la digérer, de la faire sienne. Impossible de s'adonner à une autre activité comme on peut le faire en s'entourant d'une musique d'ambiance, en surveillant un match de tennis du coin de l'œil, en feuilletant Voici ou Paris-Match. De l'éloignement de l'esprit des occupations et préoccupations habituelles dépend la qualité de l'immersion dans le bain musical. Il faut dire que la technique actuelle ne nécessite plus de s'isoler comme jadis dans un mini auditorium personnel coupé du monde et de ses bruits. La qualité audio des casques, leur légèreté, leur connectivité souple et rapide permet de se réfugier dans ses airs préférés, petits ou grands, rapidement et presque partout. À nous donc France Musique et ses programmes variés, bien faits pour exposer tous les états actuels et passés de la musique à un béotien en mal de références. Il a pu initialement y trouver trop de ci qu'il n'aimait pas ou trop de ça qu'il jugeait inutile mais qu'il a fini pas accepter, voire rechercher parce que réellement constitutif du domaine à explorer. Trop de baratin par exemple, mais l'importance n'est pas nulle de savoir que Telemann s'est construit tout seul, de connaître le top 10 des musiques dont il est "scientifiquement démontré" qu'elles rendent heureux, d'apprendre que le plus vieil instrument de musique connu est une flûte en os de vautour, de 22 centimètres, à quatre trous, et vieille de 35 000 ans. Trop de chanteurs lyriques aussi, ténors et barytons, alti et sopranos, tous solistes semblant prendre la grosse tête à force de grande gueule et de torse bombé, mais, partant du fait que la voix est l'instrument le plus proche de l'âme, pourquoi se priver d'en remonter le fil jusqu'à tenter d'en imaginer la source ? Tocade ? Sans doute, mais partir à la découverte d'un monde à la fois accessible et immense, naturel et sophistiqué, simple et mystérieux est un challenge qui plaît bien à l'impénitent chercheur de sel releveur de vie. |