mamimadi l'humeur hebdomadaire |
30 octobre- #balancetonporc Balance ton porc ? Eh oui, comme bien souvent et comme pour démentir une récente dénonciation de rigidité cérébrale à mon encontre, j'ajoute un point d'interrogation à ce qui est habituellement hashtagué d'un énigmatique dièse sur Twitter. Car quoi ? Dans le monde des hommes (des humains, cela va de soi), il faut être Dieu ou se prendre pour lui pour définir les lignes qui séparent les échelons qui vont de la séduction au viol en passant par la drague, la capture et l'asservissement. Car quoi encore ? Il faut encore avoir des capacités quasi divines pour faire le tri dans les 50% des femmes françaises qui déclarent avoir un porc à balancer, entre les femmes véritablement détruites dans leur intimité et les provocatrices manipulatrices il y a toute la gamme des femmes blessées, indignées, vexées, réactives, intouchables, surprises, douteuses ou aventureuses. Porc avéré contre cochonne potentielle alors ? Bien sûr que non. Mais les actions répréhensibles des premiers n'ont pas à être mises sur la place publique par les secondes, réelles ou non, avant que notre justice n'en décide. Tenter de faire justice soi-même est condamnable dans la plupart des domaines et l'incitation à le faire dans celui des agressions sexuelle ne devrait pas y échapper. Plutôt que les "#balancetonporc" sur les réseaux sociaux qui emballent la société jusqu'à l'étouffement quelquefois, il serait sans doute préférable de lire "#denoncetonagresseur". Et puis enfin, qu'on me permette de plaisanter sur un sujet grave : s'il se révèle qu'une majorité de femmes ont un porc à balancer, que vont penser celles à qui nulle agression n'est arrivée, nulle aventure proposée, nul intérêt démontré ? Une telle mise à l'index ne serait-elle pas aussi terrible qu'une main aux fesses ? À quand le hashtag dépité #beinmoncochon? |