mamimadi l'humeur hebdomadaire |
20 juin- Le dernier vote ? Ce deuxième tour des élections législatives sera peut-être la dernière consultation électorale "nationale" à laquelle je participerai. D'abord évidemment parce que je ne sais pas si la vie me portera cinq ans de plus, mais c'est le cas de tout le monde et les scrutins passés étaient déjà concernés. Ça n'est donc pas la raison première de mon interrogation, non, celle-là est plus politique et donc plus fondamentale, l'avenir du pays primant largement le devenir de la petite personne :-). L'élection présidentielle m'a vu d'abord hésitant et puis, progressivement, raisonnablement déterminé, me disant que nous avions peut-être là une possibilité d'introduire un peu d'enthousiasme dans une vie politique depuis trop longtemps falote et décevante (pour employer des qualifications plutôt gentilles). Le choix d'un député susceptible de me représenter auprès du président élu tout en travaillant autour de lui de façon constructive s'est révélé immédiatement plus difficile, le "dégagisme" faisant que les députés réputés ne courent plus les rues et que l'électeur peine à trouver les renseignements lui permettant de former un choix et de l'étayer. Trop souvent, seules les professions de foi mettant en avant les orientations nationales des leaders étaient disponibles, ce qui donnait peu d'éclairage sur la personnalité et le parcours public des candidats. Mon choix s'est donc fait par défaut, sans volonté constructive véritable, en fermant les yeux sur les possibles dérives d'un parlement-godillot et en croisant les doigts pour que les réalisations du quinquennat naissant redonne de la vigueur à mon embryon d'enthousiasme initial. En posant mon bulletin dans l'urne, j'ai fait un pari ... Mais je me suis juré que ce serait le dernier s'il était perdu. Tant de paris l'ont déjà été, n'est-ce pas ? Tant de promesses se sont retrouvées noyées dans l'oubli, le déni, la dure réalité des choses ou l'incommensurable bêtise humaine ! La plus haute marche de l'État peut donner le tournis au président le mieux intentionné lors de sa prise de fonction ; les petits combats politiciens peuvent pourrir le travail politique ; les syndicats en mal de combattants peuvent surenchérir jusqu'au blocage des négociations, de l'élaboration des lois et de la société ; les absentéistes et les déçus des élections peuvent exprimer leurs opinions - ou leur incapacité d'en avoir - dans la rue et sur les barricades ... Rien n'est joué bien sûr, mais il semble bien que si la configuration politique actuelle ne permet pas de gagner, c'est que notre pauvre pays aux 258 fromages est définitivement ingouvernable. Non ?
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