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mamimadi
l'humeur hebdomadaire

24 avril- Des sons sans sens

3 coeurs      Il me semble que les dialogues de beaucoup de films sont devenus difficilement audibles depuis dix ou quinze ans. De plus en plus de sens porté par la parole m'échappe au point que je suis satisfait que notre petit cinéma local passe autant de films en version originale et sous-titrage lorsqu'ils sont étrangers et qu'il m'arrive de regretter l'absence de sous-titrage pour les films français.

      Certes mes tympans ont pris de l'épaisseur au fil des ans et l'agilité de mes neurones n'est plus celle du temps où je me régalais des réparties des Tontons Flingueurs. Il me faut sans doute maintenant davantage de décibels soigneusement étalés, articulés, exposés comme des choses d'importance. Il me faut sans doute davantage de temps pour que ces sons ainsi sensés prennent sens pour moi. Ces légères diminutions de performance ne perturbent pourtant pas pour le moment les échanges verbaux avec mon entourage, au prix sans doute d'un léger surcroît d'écoute et d'attention. Les faibles intensités me sont encore accessibles in the real life et les conversations d'individu à individu me sont encore praticables dans le brouhaha d'un repas collectif. La virtualité cinématographique ne produit donc pas chez moi les mêmes effets que la vie réelle, même (et surtout ?) lorsqu'elle prétend être de la "réalité augmentée"

      Certes je comprends le besoin qu'ont certains réalisateurs de faire adopter à leurs acteurs des tons de tous les jours dans des situations et des ambiances communément rencontrées. On n'articule généralement pas "que fais-tu ce soir ?" dans un silence blanc, on jetterait plutôt "ssoir, téoù ?" dans un bruit de fourchettes, de jeu télévisé et de conversations concomitantes. Au cinéma, ça pourrait faire vrai si le spectateur qui écoute était aussi immergé que l'acteur qui prononce, mais la technique ne permet pas - pas encore ? - cette immersion totale des spectateurs dans les scènes des films. Le niveau d'inaudibilité est parfois tel qu'on peut se demander si le réalisateur ne le juge pas suffisant uniquement parce qu'il connaît préalablement les paroles ...

Juste la fin du monde      ... ou bien alors parce qu'il souhaite réellement que le spectateur ne comprenne pas le sens du dialogue. Le fait cinématographique serait alors l'existence du dialogue et elle seule ; le contenu n'importerait pas ou bien, s'il est important, le spectateur ne devrait pas le connaître. Pourquoi pas ? Pourquoi pas si les dialogues qui donnent du sens au scénario sont, eux, audibles et compréhensibles, mais si tous les dialogues sont plus ou moins du même acabit, le spectateur est dans l'impossibilité de faire la part de l'important et de l'accessoire et se trouve rapidement dans la perplexité et l'angoisse de n'y rien comprendre au bout du compte, au bout du conte alors raté-pour-lui quand arrive le générique de fin.

      ... ou bien parce qu'il ne peut pas faire autrement à ce qu'affirment certaines mauvaises langues (voir, éventuellement), certains acteurs français excellents par ailleurs ne possédant que des filets de voix, ignorant l'articulation ou l'escamotant pour camoufler des lacunes trop pénalisantes.

      Ma mise en recherche googléenne à la fin de cette petite humeur m'a finalement rassuré : je ne suis pas seul à me plaindre et - surtout - l'effet des années ne semble pas être la cause principale du désagrément souvent rencontré dans l'appréhension des paroles et la compréhension des dialogues. Sans pousser jusqu'à regretter le temps où on pouvait aller voir les films les yeux fermés, il serait bien que l'ensemble des acteurs de l'industrie cinématographique accepte que pour la majorité de leurs spectateurs - sinon pour eux-mêmes -, le cinéma soit constitué d'images et de sons également décryptables.

Lutin