Pas moins de quatre chaines de télévision diffuseront ce mercredi soir le débat d'entre deux tours de l'élection présidentielle.
Débat ? Combat plutôt... L'événement est annoncé ainsi depuis une semaine à grands renforts de spots publicitaires aguicheurs, les chaînes diffuseuses comme celles qui ont programmé d'interminables débats après le débat :
- à droite, Marine Le Pen, à gauche, Emmanuel Macron...
- les clashes sont attendus, souvenez-vous des meilleurs moments des élections précédentes...
- le challenger fera-t-il vaciller le favori ?
- que faudra-t-il penser après l'affrontement, suivez nos débats et les commentaires de nos spécialistes en plateau !
Du spectacle...
Les plus cyniques disent que ces élections coûtent cher aux contribuables qu'ils sont et que tout spectacle prépayé est bon à prendre.
D'autres, ignorant pour diverses raisons les programmes et les états de service politique passés, veulent se faire une idée en direct, de visu, instantanée, souvent pré-conditionnée d'ailleurs, comme pour confirmer une intime conviction. Ouais, finalement, elle a été bonne, c'est bien pour elle que je voterais si on va pas chez Dédé dimanche...
D'autres, minoritaires sans doute dans cette élection comme dans bien d'autres, veulent assister à la performance de leur poulain. Ils connaissent déjà les programmes, apprécient les promesses pour ce qu'elles sont habituellement en politique, mais leur choix est fait et vont s'assurer en tremblant que ce choix n'est pas trop branlant.
Et puis, à côté des quelque seize ou dix-sept millions de téléspectateurs annoncés , il y aura moi, sans doute pas unique, un peu las de cette période électorale, conviction faite et décision prise, pressé de clore l'affaire. Télé éteinte, donc.
Post-scriptum et post-débatum ce jeudi matin :
Certaines réactions plutôt partisanes disent que Macron (comme ils disent) a été arrogant, d'autres disent plus modérément qu'il leur a paru condescendant. La majorité des commentateurs politiques disent qu'il a affiché sa tête habituelle de premier de la classe. Certes. On peut sûrement lui opposer beaucoup d'arguments mais certainement pas d'être lui-même, et, en l'occurence, intelligent. Ce quasi reproche me rappelle certaines classes où j'avais le plaisir d'enseigner les sciences physiques et dans lesquelles certains bons élèves s'abstenaient d'exprimer leurs capacités et leur savoir de crainte de se faire mal voir d'un ensemble plus médiocre jugé envieux et hostile.