L'auteur d'un petit billet d'humeur comme celui-ci peut rêver de textes bien léchés, ciselés, peaufinés et tout et tout. Des phrases installées entre deux points, des virgules encadrant chaque avancée et toute la ponctuation qu'il faut pour souligner la pensée, la faire diverger, construire les apartés, surprendre le lecteur de passage. Le rêve...
Pourtant, parfois...
Lorsque le cœur lui dit
il peut avoir envie
D'adosser les états d'une âme un peu bohème
Aux rythmes et rimes d'un aimable poème,
Mais
les muses paressent, trop souvent assoupies...
Ou bien encore...
Après le parcours d'un texte au style particulièrement original, il peut être amusant d'essayer d'écrire "à la façon de"... De Jacques Prévert, Christine Angot ou Jaenada, le dernier en date et premier retrouvé (voir).
Une enfant
Deux vieillards
Trois quidams
Quatre militaires
Un immeuble
Des ronds-points
Un dictateur
Une douzaine de chars
Six avions
Un drone
Un rayon de la mort
Une bombe thermobarique
Dix mercenaires
Un missile hypersonique
Un monsieur créateur d'horreurs
Un autre dictateur
Et puis, il peut arriver que, par manque d'énergie, de motivation ou de temps, on ne soit pas d'humeur à coucher sa petite humeur dans un bon ordre de lecture, avec des virgules posées comme il faut ou des rimes qui tombent pile poil ou encore un style inspiré d'un bouquin qu'on a bien aimé, et alors on aimerait croire qu'il est plus facile d'écrire comme on parle. Let's try to talk into the mic.
Si je devais parler des manifestations actuelles contre l'élévation du coût de la vie, du prix de la nourriture, des carburants, de l'énergie et de tout le reste, je dirais quoi ? Je dirais que manifester contre tout ça c'est un peu manifester contre le bon Dieu qui nous envoie de la pluie quand on attend du soleil ou trop de soleil quand on a besoin d'un peu d'eau. Ça ne sert pas à grand chose, on peut même penser que, de la même façon qu'on peut croire que le bon Dieu sait mieux que nous ce qui est bon pour nous, les alertes actuelles sur notre niveau de vie sont sans doute une bonne chose : tous ces prix augmentent maintenant pour nous inciter à consommer un peu moins ou au moins un peu mieux alors que nous sommes en train de détruire la planète avec des consommations non contrôlées, abusives, exponentiellement dévastatrices pour le Globe. On reviendra sans doute, on peut l'espérer, à des conditions moins dramatiques, au moins sans trop de guerres "européennes" mais il est bien évident que nous ne retrouverons plus l'évolution du style de vie que nous avons connue, et que, du coup, il nous faudra même peut-être sans doute abaisser notre niveau de confort, nos conditions de vie trop consommatrices de Planète...
Bon, il fallait essayer, is not it ?