07/03/2022 - Guère de paix...
L'actualité est guerrière et teintée des couleurs de la mort "institutionnalisée". Non pas de la mort naturelle, issue normale et logiquement attendue pas les gens sensés, mais de la mort a-normale, dépourvue de toute norme raisonnable, voulue pas des gens insensés.
Et, comme toujours, l'insensé donne à penser... (l'impensable également, hélas, alors que la dévastation nucléaire apparaît à nouveau possible).
- Le président ukrainien appelle son peuple à la résistance. Adopter une telle position suppose de répondre à des tas de questions profondément cornéliennes. Combien de concitoyens est-il acceptable de sacrifier pour tenter de sauvegarder la liberté des survivants ? Comment peser les valeurs sur les balances humaines, la liberté sur le plateau de gauche, la vie sur le plateau de droite, et le fléau affolé entre les deux ? Quels algorithmes plus ou moins divinatoires permettraient de décider entre le temps court de la résistance armée, destructrice, et le temps long de la résistance passive, pacifique ?
- Certains pays européens - dont le nôtre ? - envoient des armes létales aux combattants. N'est-ce pas apporter un concours à la guerre meurtrière, à la prolongation d'une tuerie dont la meilleure des issues ne peut être que la moins malheureuse ?
- Les instances européennes déploient des armes économiques et financières contre l'agresseur "évident". Financières, on peut en espérer une certaine efficacité contre des magnats russes défendant leurs profits sur le dos du peuple russe. Mais ces Russes-là ne sont pas sans ressources pour défendre leurs biens bien mal acquis et pourront "se refaire" sur les mêmes dos, dindons d'une farce tragique. Économiques, on peut être assuré que le peuple peinera à acheter son pain bien avant que les oligarques ne s'inquiètent du prix de la brioche...
Heureux homme suis-je de n'être ni Poutine le diabolique, ni Biden le timoré, ni Macron l'entreprenant, ni surtout Zelenski le piégé. Dans cette affaire, la seule posture me convenant serait celle de François l'illuminé qui aurait tonné récemment : « Qui fait la guerre oublie l’humanité ». J'acquiesce cher François, une fois n'est pas coutume...
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