28 novembre- TIC* informatique

      Suivre des cours d'informatique est-il le bon moyen pour apprendre à utiliser un ordinateur ? Quand on ne sait pas, le premier réflexe est de demander à quelqu'un dont on pense qu'il sait : "Apprenez-moi !", et puis, celui qui sait ayant exposé son savoir-faire, l'apprenti apprenant apprend vite que ça n'est pas si simple.

      Parce que se mettre pour la première fois devant un clavier est un peu du même ordre que se mettre pour la première fois sur une selle de vélo ou derrière le volant d'une voiture : c'est l'entrée dans un monde mystérieux, mouvant et incertain. Tous les cours théoriques expliquant la stabilité du vélo par l'effet gyroscopique ou bien l'adaptation du régime moteur aux forces nécessaire pour lancer la voiture sont de peu d'utilité. Tout est affaire, au moins dans un premier temps de feeling, de perception de l'environnement nouveau auquel il faut s'adapter. Le temps de l'étude de l'importance des braquets ou des risque de l'aquaplaning pourra venir bien plus tard, une fois fois les fesses sereinement installées sur la selle ou sur le siège. Dans les deux cas, l'apprentissage se fait en situation de pilotage, avec non pas un prof dispensant des cours hors-sol mais un assistant prodiguant aide et conseils.

      Entrer en informatique comme on entre en cyclisme ou conduite automobile ? Un peu. Les cours exposant le fonctionnement des puces informatiques n'atteignent généralement que difficilement les neurones des prétendants à leur utilisation. C'est en situation de manipulation que, la nécessité d'atteindre à un certain but se présentant, les icones, les applications, répertoires et documents, les menus, les raccourcis-clavier, les méga-octets et les pixels prendront consistance dans les esprits novices. Les cours d'informatique n'existent plus dans les lycées et collèges : les jeunes y s'approprient l'ordinateur en l'utilisant dans chaque discipline, leur progression étant assurée et relevée par l'ensemble de leurs profs.

      Chacun est plus ou moins self-made man ou woman, mais pour avancer dans un domaine nouveau il faut l'être un minimum et ne pas tout attendre d'une puissance implantatrice de savoir-faire. Se lancer dans la pratique éventuellement aidée semble la seule solution pour se créer soi-même des implants stables et prolifiques. Non ?

Des cours de balançoire auraient-ils permis de balancer plus haut ?

* TIC : Technologie de l'Information et de la Communication