mamimadi l'humeur hebdomadaire |
6 mars- Convictions et opinions Le jeune Larousse a écrit :
Comme tout un chacun, j'ai des convictions - l'existence de Dieu ou la nature de la vie éternelle, pour exemples -, et des opinions - la réalité de la démocratie ou l'essence du travail, pour autres exemples. Je tiens à celles-ci autant qu'à celles-là mais la défense des secondes m'est beaucoup plus pénible que celle des premières. Les convictions n'ont d'ailleurs pas besoin d'être défendues puisqu'elles n'ont pas à étre justifiées. On y croit ou bien on n'y croit pas, tout est dit. Les opinions ont par contre besoin d'arguments raisonnables, analysés par sa propre raison et confrontables à la raison des autres. Et toute ma difficulté est là, dans la conjonction de ces deux points. L'expression de mes opinions étant empreinte du doute venu de la relativité de la pensée, elle n'a ni la clarté ni l'assurance de l'expression de mes convictions. Elle inciterait donc plutôt à la discussion, ce qui est certainement positif, mais prêterait trop facilement le flanc à la critique stérile, au claquage de bec brutal et définitif, ce qui est franchement désagréable. Ce fichu doute installé dans ce fichu flou pousse même le bouchon plus loin puisqu'il va souvent chez moi jusqu'à imaginer les réparties du contradicteur. La plupart des assertions étant controversables (cette dernière également, bien entendu :-), les exprimer réellement n'est possible que si les écoutilles de l'entente et l'entendement sont ouvertes. Ce qui est difficilement réalisable pour tous, en toute situation et à tout moment. Finalement, adopter une conviction est plus rapide et confortable que se construire une opinion. Pour prendre un exemple d'actualité, il faut bien sûr plus de temps et d'efforts pour se forger un avis sur le programme et les capacités d'un candidat à la présidentielle que pour dégager des unes et des rumeurs une croyance dans l'aptitude ou non du dit candidat. Et plus difficile à défendre parce que beaucoup plus complexe. CQFD ? |