mamimadi l'humeur hebdomadaire |
10 octobre- Erreur papale ? Beaucoup se sont écrié, ont dit ou bien ont pensé : "De quoi, je me mêle" après que le pape eût déclaré que les manuels scolaires français faisaient la propagande de la théorie du genre. On peut leur répondre que le pape se mêle de son cœur de métier qui est globalement Dieu et particulièrement l'Homme, la créature réalisée à son image. Même ceux qui pensent que Dieu est plutôt une invention de l'Homme pour se gérer et se rassurer ne doivent pas s'étonner de l'intérêt porté par le pape aux inventeurs (dans le sens de découvreurs) d'un Créateur préexistant (ou existant à l'occasion de l'invention-découverte). Bref, une fois l'Homme créé par Dieu ou Dieu inventé par l'Homme, le pape a vocation à s'occuper des deux. Ceci étant dit, le pape peut-il se tromper ? L'Histoire nous apprend évidemment que oui, et sur des sujets où la réflexion a pris des années, voire des siècles, en tout cas bien davantage que les quelques heures qui ont précédé le discours polémique (on peut même soupçonner que, les papes n'étant pas plus bêtes que les autres, certains ont volontairement imposé une erreur - qui en devient mensonge - pour maintenir les esprits sous contrôle). Le mensonge n'est sans doute pas dans la panoplie du pape actuel, bien au contraire. Il parle beaucoup et dit ce qu'il pense. Qu'il souhaite donner son avis sur ce qu'on appelle depuis quelque temps "le genre", sa propagation dans les esprits ainsi que les vecteurs de cette propagation, ne doit donc pas étonner. Il s'agit d'une notion complexe construite pour expliquer certains comportements individuels perçus comme déviants par la société (homophobie) ainsi que certaines aberrations sociétales considérées comme normales par la même société (sexisme). Individus transgenres et inégalités sexistes, en gros, pour le citoyen lambda aux ressources intellectuelles moyennes telles que les miennes, hélas ! Mais le pape est sans doute allé trop vite en affirmant que nos manuels scolaires promouvaient la "théorie du genre". Faute de pouvoir facilement feuilleter les manuels, le citoyen peut lire les titres et les développements d'un large spectre de la presse sur le sujet pour conclure que, si on y trouve certainement des incitations à l'égalité garçon-fille ou fille-garçon (:-), peut-être incidemment un encouragement à être "bien dans sa peau" à un âge où on ne sait pas trop de quelle peau on héritera, mais certainement pas un appel au choix entre deux sexes ou même entre tout une panoplie d'expressions sexuelles considérées de toute façon comme équivalentes. On peut aisément imaginer que le pape n'a pas feuilleté lui non plus les manuels scolaires français : ses journées peuvent faire dix ou quinze heures, les jours n'en feront toujours que vingt-quatre pour lui comme pour tout le monde. L'Esprit-Saint qui lui est si utile par ailleurs ne disposant pas de petites mains pour tourner les pages, il ne dispose que de l'aide d'un entourage dont les visées peuvent être plus bassement humaines que hautement divines. Le pape est donc bien seul devant la tâche immense qu'il s'est donnée. On lui pardonnera sans doute une petite erreur sur un sujet que peu comprennent s'il apporte lumière et réconfort au plus grand nombre sur des problématiques concernant chacun au plus près. Non ?
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