mamimadi l'humeur hebdomadaire |
15 août- Naupathie Le mal de mer, ça ne se commande pas : on y est sujet ou pas et aucune force de caractère n'y peut rien. Pourtant, les assujettis peinent à se débarrasser d'un sentiment d'humiliation alors que les non assujettis ne peuvent s'empêcher d'en tirer quelque gloriole. On dit que le problème vient d'un conflit de deux perceptions d'horizontalités, l'horizontalité relevée par l'oreille interne et l'horizontalité perçue par le regard, ces deux sens étant censés contribuer à l'équilibre vertical de l'individu. On comprend bien, mais le plus curieux de l'histoire est que le cerveau ainsi désemparé s'emploie à malmener tripes et boyaux et ne trouve comme solution ultime que la fameuse expulsion stomacale, provisoirement libératrice. Peut-être faut-il y voir une preuve supplémentaire de la présence d'un deuxième cerveau évidemment corrélé au premier dans le système intestinal ? Pour aider les cerveaux trop compliqués qui vont chercher midi à quatorze heures ou au contraire insuffisamment performants pour assimiler les décalages sensoriels, les solutions semblent simples :
Toutes ces aides ont finalement pour but de contrer les mouvements du bateau sur les vagues, leurs perceptions par les sens et leurs effets sur l'organisme, alors que la meilleure solution pour se jouer du mal de mer serait sans doute de jouer avec la mer, d'accompagner les balancements de l'horizon, d'anticiper l'apparent désordre des masses mouvantes, de s'immerger dans l'environnement jusqu'à s'y sentir comme un poisson dans l'eau. Mais qui sait si les poissons n'ont pas le mal de mer ? |