mamimadi l'humeur hebdomadaire |
10 avril- Politique, c'est la saison Mon envie de voter pour la Marine à la Présidentielle a cru d'un cran après l'émission "On n'est pas couché" de ce dernier samedi, pilotée par Laurent Ruquier sur La 2. Le premier personnage politique qui y était interviewé était l'intello du parti de la dite Marine (le seul ?), le sieur Filippot. Interviewé n'est pas vraiment le mot tant la séance relevait plus du règlement de compte et du passage à tabac verbal que d'un échange de questions-réponses éventuellement musclé. À trois contre un. La première, un peu falote mais peut-être la plus professionnelle s'agissant de la pertinence de ses insistantes mais trop répétitives interrogations. Le deuxième, capable de mettre sa redoutable intelligence au service d'une méchanceté supposée créer le buzz et faire de l'audience. Et le troisième, le meneur de jeu, attaché à bien montrer que si la loi lui impose de recevoir tous les partis politiques, celui qui est représenté ce soir doit être extirpé de l'esprit du quart des Français qui pensent autrement que lui. Mais tomber à bras raccourcis sur un individu n'a jamais emporté l'adhésion, bien au contraire. Poser les questions qui tuent en interdisant les réponses possiblement salvatrices poussent les spectateurs à la compassion envers le tabassé, que celui-ci soit ou non porté dans leurs cœurs. Quand la méchanceté se perçoit dans certains coups, l'empathie peut marquer les visages et lorsque les arguments crucificateurs sont mauvais, les sourcils peuvent se froncer, les fronts rougir, l'indignation éclore. Exemple. En introduction de son émission, Ruquier affiche à des fins de stigmatisation évidente une photo d'un membre du Front National le bras levé, semblant donc faire le salut nazi. Pendant l'interview-interrogatoire, Filippot sort des photos de personnages politiques BSR (bien sous tout rapport) pratiquant le même geste de salut à la cantonade, bras levé, main à plat : Pujadas, Valls et Taubira. Conclusion de celui-ci : "On fait dire n'importe quoi à une photo". Objection de celui-là : "Oui, mais on ne peut soupçonner les gens BSR de pratiquer le salut nazi, alors qu'on peut soupçonner les gens du FN de le faire". Et constatation de ma pomme : "OK Ruquier, mais un soupçon devient un parti-pris quand la photo d'un geste commun est exhibée comme une preuve". "Quand on veut faire abattre son chien, on dit qu'il a la rage". Il faut donc se méfier des peuves mensongères semblant valider les accusations sous peine d'ouvrir la voie à des abattages de citoyens tout à fait sains. Les bobos-intellos devraient éviter de crier au loup en déguisant la caniche blonde en diablesse apocalyptique et s'en tenir au bon sens et à la raison. La nocivité d'un parti est dans le programme supposé cristalliser sa pensée et les actions éventuellement réalisées ; parlons-en sans présupposés ni méchanceté tout à fait contre-productifs. Qu'on ne se trompe pourtant pas, je n'ai nulle intention de poser dans l'urne le bulletin de la blonde au sourire crispé. Les interviewes à charge et les photos biaisées contre elle ne vont me la rendre plus politiquement acceptable. Non. Notre pays a cette fois-ci l'opportunité de mettre au service de tous un de ceux-là qui emploient habituellement leurs brillantes capacités à leur seul service, constitution de fortunes personnelles et installation de trains de vie quasi extraplanétaires. Son choix semble suspect à certains, son sens de l'équilibre et du compromis passe pour de l'indécision selon d'autres. Après moult hésitation et mûre réflexion, bien que conscient que ces deux risques existent, je pense qu'ils constituent les dangers les moins grands parmi toutes les menaces portées par les autres candidats. Puisse-t-il nous épargner l'expérience des extrêmes aux relents de précipices ou du carriérisme aux relents de corruption !... |