mamimadi l'humeur hebdomadaire |
21 novembre- Élections + et - "Aller voter ? Mais pour quoi faire ? Pour se retrouver comme d'habitude avec un président impuissant, incompétent, profiteur, voire pourri ?". Chacun connait parmi ses proches - famille ou amis - quelques-unes de ces personnes désabusées ayant planté une croix définitive sur l'urne électorale. Pas vous ? Moi si ... Moi-même qui vous cause, j'aurais bien envie par moments de m'envoyer une bonne crise d'aquoibonisme, juste pour me purger de l'aigreur ressentie au spectacle d'un certain microcosme politique devenu socialement macrophage et économiquement mortifère. Mais non, je résiste à ces bouffées d'énergie négative, j'aurais trop mauvaise conscience de ne pas avoir choisi le moins mauvais si le pire devait avoir un jour les faveurs du suffrage universel. J'irai donc voter, et même trois fois plutôt qu'une :aux primaires de la droite et du centre avec lesquels je partage un certain nombre de valeurs comme ils disent, aux primaires de la gauche avec laquelle je partage également un certain nombre de valeurs comme ils diront sans doute, et puis bien sûr à la présidentielle en espérant n'avoir à choisir qu'entre le moins mauvais et le moins bon, le pire étant évité une fois encore. Parce qu'un vote, finalement, c'est bien plus qu'un choix, c'est l'expression d'un souhait, le souhait que certaines choses se réalisent, dans le meilleur des cas, le souhait que d'autres choses ne se réalisent pas, à défaut de la première possibilité. Il semble impossible de ne pas souhaiter quelque chose pour soi et/ou pour la collectivité gardienne du bien-être de ce soi-là. Que l'addition des souhaits électoraux ne comble pas les souhaits personnels ne justifie pas de se priver de son expression par l'abstention. Un référendum est tout à fait différent parce qu'il demande de faire un choix et peut indiquer que ceux qui ont été élus pour agir au mieux ne savent plus où est ce mieux et se déchargent sur la population d'une décision qui n'est pas dans la panoplie de leurs attributs. Ce n'est pas à moi de décider du bien-fondé de l'aéroport de Notre-Dame des Landes parce que, même si j'ai quelques arguments à faire valoir pour ou contre, je n'ai pas la vue politique suffisante dans le temps et dans l'espace pour en juger définitivement. Nos élus non plus, apparemment. On peut imaginer que le choix d'un président puisse se faire sans recours au vote citoyen : les logiciels manipulateurs de données de Google peuvent renseigner davantage sur nos habitudes, besoins et souhaits que ce que nous en percevons nous-mêmes. Des algorithmes sont envisageables - et se font peut-être déjà - pour comparer les souhaits même non exprimés de la population et les propositions du personnel politique, pondérées par tous les paramètres intérieurs et extérieurs au pays, débarrassées des faux-semblants et des mensonges évidemment détectables par les robots googléens. Mais il me semble que manqueraient alors les périodes de réflexion pré-électorale et surtout la décision d'en exprimer le résultat dans l'urne. "Aller voter ? Pour quoi faire ? Pour le plaisir d'exprimer ses souhaits, bien entendu ..." |