mamimadi l'humeur hebdomadaire |
25 juillet- Bon père de famille Certains contrats de location indiquent encore que l'occupation d'un logement ou l'utilisation bateau (pour exemples) doit se faire "en bon père de famille". Le problème - car il y a problème, vous imaginez bien, sinon je n'aurais pas le plaisir d'en faire une humeur - est que la notion de bon père de famille a pris du flou depuis quelques décennies et que, pour le moins, l'accord n'est pas unanime sur ce que cette expression recouvre. Pour le loueur, nul doute que le bon père de famille est celui dont l'autorité permettra d'encadrer les éventuels débordements de ses jeunes en voie de bonne éducation alors que pour le locataire le bon père de famille pourrait être celui dont l'attention est prioritairement tournée vers ce qu'il pense être le bien-être de ces mêmes jeunes en voie de construction non contrariée de leur personnalité. Encore le loueur peut-il s'estimer heureux s'il trouve en face de lui, sinon un père de famille, du moins un chef de famille, qu'il soit orienté bonne éducation ou bon épanouissement, qu'il soit homme ou femme. Un responsable, quoi ! Les temps sont si durs et les pénuries si diverses que même les familles se trouvent souvent dépourvues de responsables. Une chance même pour le loueur s'il a à faire à une famille, une vraie, une famille à l'ancienne. De plus en plus de familles sont des patchworks de pièces cousues de fils douteux où les légitimités des rapports n'ont pas d'assises naturelles et dont la consistance permet tous les écarts, des plus créatifs aux plus destructeurs. Famille ? Père de famille ? Bon père de famille ? Les contrats de location devraient en finir définitivement avec cette expression n'exprimant plus rien. Mais comment le loueur va-t-il signifier qu'il attend de son locataire une occupation ou une utilisation respectueuse des biens mis à son service et des personnes de l'environnement ? En le disant, tout simplement ?
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