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23 janvier- Camping 2.0 La municipalité de La Turballe vient de décider de vendre le camping municipal. On pourrait penser à la décision tout à fait compréhensible d'un propriétaire souhaitant vendre son bien. Mais un camping municipal n'appartient pas à la municipalité qui n'en a que la gestion au profit des administrés qui l'ont élue. A priori, le maire et ses conseillers agissent au mieux des intérêts et des souhaits de la collectivité, à charge pour eux de s'enquérir des dits intérêts et souhaits. Certaines décisions sont évidentes, ou routinières, ou nécessaires à un plan d'ensemble majoritairement agréé. Elles ne nécessitent pas d'organiser de grandes consultations éventuellement précédées de petites explications. Mais la vente d'un camping ? Le camping de La Turballe est situé dans un cadre assez magique, accolé à une plage longue de plusieurs kilomètres, entouré de pins et de verdure. Municipal, il permet la fréquentation de revenus modestes et l'utilisation du sol et des salles par les associations turballaises en dehors de la saison estivale. L'entretien et les mises aux normes coûtent cher ; l'argent d'une vente permettrait la construction d'une salle de spectacle. Voilà, à grands traits ce que le Turballais moyen a pu saisir de la problématique. Et si la réponse n'est évidemment pas routinière, elle n'est pas non plus évidente. Le camping est unique alors que d'autres salles existent dans la Presqu'île guérandaise. Une mise en gérance privée conditionnelle du camping ne permettrait-elle pas de trouver une certaine rentabilité en conservant la propriété d'un sol possiblement utile pour d'autres projets ? Une salle de spectacle serait-elle moins dévoreuse d'argent public en entretien et mises aux normes ? Nul doute que d'autres arguments dans un sens ou dans l'autre, des chiffres plus fouillés sont nécessaires pour tenter d'y voir plus clair. Mais il semble que les arguments et les chiffres n'ont été ni exposés par la municipalité qui devraient en avoir, ni demandés aux citoyens qui pourraient également en avoir. Pas de consultation. On dit que notre époque est celle de la communication. Comme tous les responsables décideurs, un maire dispose de moyens pour "donner le ton" de son action tout en "prenant la température" de sa collectivité. Si la démocratie participative ne commence pas au niveau démocratique qui semble le plus proche des citoyens, les énarques éclairés ont encore de beaux jours devant eux pour faire leurs petites affaires au sommet de l'État. Non ? |