Il se pourrait que les hommes anciens ont éprouvé le besoin de créer des dieux et puis un Dieu pour tenter de se protéger des agressions de la nature - grands fauves, foudre, séismes, épidémies, famines. Pour tenter aussi de conjurer la mort, en faire un passage obligé vers l'immortalité.
Ouais, bon, peut-être... et alors ?
Jusqu'à une période très récente, l'homme moderne a semblé vouloir maîtriser la nature, tuer ou emprisonner les fauves, canaliser la foudre, construire bâtiments et buildings antisismiques, vacciner contre les virus, droguer la terre pour l'obliger à produire toujours plus. Faute de pouvoir éterniser la vie, il a voulu cacher la mort, exclure les vieux des familles, réduire les corps en cendre, fuir la mémoire des morts sur les flots médiatiques, ludiques, consommateurs et jouisseurs. Il a déserté les églises et autres temples. Il n'a plus cru en Dieu, il s'est cru Dieu.
Bof !... c'est pas légèrement caricatural tout ça ?
Mais n'est pas Dieu qui veut, évidemment. Maîtrisée, bâillonnée, étouffée, la nature se rebiffe et menace de plus en plus durement ses tortionnaires. L'homme-dieu est devenu homme-pompier, courant au plus pressé, des méga-incendies au maxi-typhons, des sécheresses exceptionnelles aux pollutions incontrôlables, chaque tentative de remédiation créant plus de nouveaux problèmes que de solutions.
Hum ! L'humeur est bien pessimiste cette semaine...
Les exemples de Scylla cachée derrière Charybde sont nombreux. Cette semaine s'est effectué le test de la modification de l'orbite d'un astéroïde. Sans précision initiale des médias main stream on pouvait se dire que le risque de donner à l'astéroïde une trajectoire chaotique potentiellement dangereuse pour la Terre n'était pas nul. Les scientifiques n'étant pas tous ou pas toujours inconscients, cet exemple n'en est pas un puisque l'orbite modifiée est en fait celle d'un petit bloc de matière tournant autour du bloc principal.
Tout ça pour ça ?
Bonne semaine !