Je suis en train de troquer mon bon vieux bateau contre un van flambant neuf. Pas grand chose en commun, a priori. Le premier est un petit "comme à la maison" mobile qui m'a emmené sur l'eau, d'un port à un autre, à l'aide de ses voiles mignonnettes gonflées par le vent quand ce dernier daigne souffler avec la force qui va bien et dans le bon sens. Le second est aussi un petit home mobile qui m'emmènera sur la terre ferme, d'une contrée à l'autre, à l'aide de son bien brave moteur tant qu'il disposera du carburant qui convient et que les aléas de la circulation routière ne le lui interdiront pas.
Les mondes parcourus sont évidemment bien différents. Il me semble pourtant que mes premiers déplacements en van se vivent un peu comme mes navigations antérieures.
1) Les préparations de chaque sortie sont du même niveau : rien ne doit manquer à bord pour permettre l'adaptation à la météo, aux conditions de navigation (ou circulation), à la qualité des abris (ou stationnements) trouvés.
2) Dans les deux cas, si le but du voyage est relativement clair, les routes à suivre le sont beaucoup moins : les caps (ou directions) varient en fonction des risées, nuages, mouillages (ou paysages, embouteillages, curiosités) rencontrés.
3) La conduite elle-même, ici et là, ne se fait jamais contre le temps. Si le voileux aime l'ambiance des ports et des mouillages, il doit aussi et surtout aimer la mer puisque c'est là qu'il passe le plus clair de son temps et qu'aucune impatience ne peut influer sur la durée d'une traversée. De la même façon, si le touriste "vaneux" (*) apprécie la découverte des sites de tout genre, il est préférable qu'il ne déteste pas la fréquentation du réseau routier, ensemble des voies obligées vers les plaisirs espérés.
4) Histoire de pousser l'analogie un peu plus (trop ?) loin, je pourrais avancer que le "van-tripper" (*) aborde les difficultés de sa route à la façon du "sail-tripper" (*), le virage en épingle étant négocié ainsi qu'une vague puissante est abordée au près, tout en douceur, un lof pour freiner et protéger la monture, suivi d'une abattée accélérante pour poursuivre la route et/ou préparer l'arrivée du virage suivant ou de la vague suivante...
Construire des parallèles dans deux mondes différents, c'est possible ! (les matheux en pâliraient de jalousie...). Bon, en même temps, les différences sont évidemment énormes, la plus importante tenant sans doute à la machine qui meut la maison mobile : la maîtrise de l'énergie chimico-mécanique prête à servir est bien moins exigeante que l'énergie éolienne brute de production et convient mieux aux bras mollissants. Non ?
(*) De l'audace, encore de l'audace, toujours de l'audace...