J'aurais bien dû me rendormir aussitôt qu'éveillé ce matin vu la drôle d'idée qui m'a collé aux neurones en m'extirpant des draps.
Sans doute est-ce le résultat de la lecture, la veille, de la préface de la Divine comédie que je me décide finalement à entamer après plus d'un an d'hésitation frileuse. "Dante convoque les bords anticommunicatifs du langage pour rendre compte de l'Enfer" par "des créations langagières" issues d'"une technique de déformation permettant d'atteindre une harmonie qui vainc notre intelligence".
Déformer le compréhensible pour vaincre l'intelligence... Rien que ça !
Mes pensées matinales brumeuses sont maintenant traversées de bulles aux couleurs de reconstructions artistiques censées aider à une compréhension décalée du monde. Suis-je normal, docteur ?
Architecture, sculpture, peinture, musique,... Dans nos temps "modernes", les exemples sont nombreux de ces artistes qui ont voulu tordre le cou aux réalités dans l'espoir de mieux les comprendre et les faire comprendre. Mais en écriture ?
Et, je me dis qu'il serait plaisant d'imaginer quels mots, quelles syllabes, quelles prosodies pourraient me venir plus ou moins spontanément à la contemplation de telle ou telle peinture a priori hermétique. Tentons...
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pokaxi drutepar ?
roucouleau piouksi ! |
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lisse vèniale bonaize ?
gelouva jilabée ! |
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zi ?
oh ! |
Bon, je confirme, j'aurais dû rester dans mon petit lit...