Je ne sais pas vous mais moi je ne raffole pas des dictées organisées ici ou là par des groupes de lecture, des associations ou instances locales.
D'abord parce que mon fond de mauvais joueur ne voit pas pourquoi j'irais exposer en public mes trop nombreuses lacunes grammaticales, orthographiques et lexicales.
Ensuite parce qu'au fil du temps ma belle écriture s'est largement dégradée et je n'aime plus trop contempler mes lignes d'apparence si maladroite. La faute au grand âge sans doute, à la généralisation du clavier certainement, le tout momentanément aggravé par la pression de l'épreuve.
Enfin parce que les textes de beaucoup de ces dictées sont des textes ad hoc, construits pour piéger les amateurs. Les écrits de grands auteurs sont pourtant légions, avec du sens, un vocabulaire pas forcément courant mais conçu pour faire comprendre.
Néanmoins, et parce que je l'ai prise comme un challenge (non, pas tchallèndge, merci) dans ces trois domaines, j'ai pris plaisir à me confronter à la dictée intitulée "Sus aux puces, opus 5", vingt-cinquième texte sur une liste de trente, classée au niveau cinq sur une échelle qui semble comporter six niveaux. Il s'agissait de ne pas confondre le palu, la maladie, et le palud ou palus qui désigne le marais, d'oublier la forme en y d'un siphon mais de penser qu'il a bien besoin de deux n pour siphonner correctement, de tenter des écritures plausibles pour érythrocyte, siphonaptère ou chikungunya, de savoir que si seuls les anophèles femelles piquent les épidermes, le mot lui-même est masculin. Bref, elle était bien folle dingue cette idée de dictée dont les derniers mots de la dernière phrase sont "folle dengue"...