mamimadi l'humeur hebdomadaire |
15 février- Stop ou encore ? J'hésite ... Le fil des années passé dans le chas de l'aiguille du temps traverse les corps et les esprits en y fixant progressivement ses points de basse couture, des points zig zag aux points d'arrêt. Sur ce point-ci, l'aiguille hésite. Stop ou encore ? Lorsque ma vieille carcasse peine à se déhaler après une séance de badminton bien énergique, je me dis qu'il serait raisonnable de cesser ces pratiques devenues bien folles pour mon âge, et puis, une fois la bête requinquée, je me dis que tant qu'on peut faire on le veut et qu'il sera bien temps de ne plus vouloir quand on ne pourra définitivement plus. Alors ? Abandonner ou pas la pratique des sports ou activités physiques qui laissent des traces potentiellement irréparables ? Là encore, tout est affaire de balance entre les avantages et les inconvénients, avec un fléau instable et une aiguille incertaine. Frapper la petite balle ou le petit volant, randonner au pas de charge pendant des heures, sac à photo sur le dos, pédaler dans le froid ou le chaud, le grand vent ou les petites côtes, aller physiquement au presque-bout de soi est bon pour la santé tant qu'elle est bonne mais risque d'accélérer sa dégradation quand elle vacille. Mais alors, pourquoi l'aiguille ne connaîtrait-elle que les points zig zag - un coup à gauche, un coup à droite, une période avec, une période sans -, ou les points d'arrêt - un coup et puis c'est tout ? Point de point d'équilibre en couture ? Le sport mezzo est-il impossible ? Inutile ? C'est que ma nature rechigne à pratiquer "petit bras", quelle que soit la pratique, préférant alterner jeûne et boulimie pour faire une moyenne dans tous les domaines fréquentés. Je justifie cette propension naturelle en me disant qu'il faut aller au fond des choses, au bout de soi pour que l'investissement soit rentable, que l'effort soit efficace. Mettre le paquet tant qu'on y est, pour le dire simplement. Et donc, s'agissant du sport au petit niveau qui est le mien, pousser le coeur jusqu'à percevoir sa limite, gonfler les poumons jusqu'à l'essoufflement, solliciter muscles et tendons jusqu'à entendre leurs gémissements, et transpirer, transpirer ... La conviction qu'une meilleure santé - ou un moindre étiolement - découle de ces voyages aux confins des possibilités de l'organisme efface la crainte qu'ils n'en provoquent l'usure prématurée. Mais quand l'usure se fait grinçante, que la crainte s'est muée en évidence, l'aiguille hésite à faire le point. Stop ou encore ?
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