mamimadi l'humeur hebdomadaire |
16 mai- Pouvoir J'ai quitté la politique depuis trois semaines déjà et je me demande si je dois m'y remettre. Privé d'infos pendant tout ce temps pour cause d'itinérance, je ne sais plus où en est le feuilleton des présidentielles ni si la "loi travail" a des chances d'être votée, ni même si la bedaine du Président continue de gonfler au rythme où sa popularité se dégonfle. Sitôt posé et tout juste reposé, je n'entends du bruissement médiatico-politique que des bruits parasites : claquements d'élastique sur des fesses féminines, propos grivois d'un mâle dominant sur des proies corvéables sans merci. Bien sûr, c'est aussi ça la potitique, vilipender les déviances citoyennes et surtout prendre des mesures pour les combattre. Mais quand le personnel politique lui-même est déviant, il y a peu de chance qu'il parte en guerre contre lui-même, qu'il s'agisse de sexe, d'argent ou de tout ce qui découle du pouvoir. Car le problème est là, je crois, dans ce pouvoir que beaucoup d'entre nous veulent acquérir et auquel la plupart des hommes (*) politiques veulent accéder comme on dit. Du chef de chantier au ministre du Travail, du responsable d'association au président de l'Assemblée, de l'aide-soignante au grand patron, du sous-directeur au PDG, chacun considérerait son poste comme un pré carré d'où préparer l'assaut de prés carrés plus grands et non comme la base de service qu'il devrait être. Le service est souvent présent, bien évidemment, ne serait-ce que pour s'assurer que de plus puissants ne sanctionnent pas l'indigence ou que de moins puissants n'occupent pas le terrain, mais, n'étant plus que le moyen et non le but, il en devient minimaliste. Du pouvoir, il en faut bien sûr à chacun dans sa sphère d'activités, mais de ce pouvoir assis sur des compétences et limité à ces activités, non pas de ce pouvoir diffus portant l'usurpateur à s'autoriser tous les excès comportementaux et relationnels. Le faible est négligé, le subalterne est rabaissé, le beau sexe est enlaidi, ... et les élastiques claquent sur les fesses du beau sexe subalterne supposé faible.
(*) Remarque éculée mais inévitable : quand je parle des hommes, j'embrasse les femmes, bien sûr. |