29 février- Grandes gueules
J'ai posté ce dernier mercredi un titre du Figaro suivi de ma réaction, sur Facebook, Twitter, Google+ :
lefigaro.fr: "Guy Bedos: «Manuel Valls, je lui péterais bien la gueule par moments»". Un vieux c.. qu'on aime bien "par moments" ?
J'avais écrit initialement "con" et puis j'ai corrigé parce que les réseaux sociaux sont à utiliser avec prudence et qu'il n'est pas utile de rajouter de l'outrance à la violence. Mais cette correction un peu frustrante m'a donné envie d'enfoncer le clou, en douceur, mais fermement.
Mon cerveau se couvre de boutons d'allergie à chaque déclaration des trop nombreux ayatollahs de la libre expression qui, parce qu'ils sont professionnels des médias, se permettent de proférer des insultes et des menaces susceptibles d'envoyer le citoyen moyen au tribunal. Certains journalistes écrivent ce qu'ils pensent - ou veulent faire croire qu'ils pensent - sans retenue ni mesure ; certains caricaturistes dessinent pour faire mal et ils le font très bien ; certains animateurs du petit écran, certains bateleurs sur leurs planches vocifèrent pour faire rire les uns - anonymes et présents - en torturant les autres - renommés et/ou absents.
Beaucoup n'ont même pas la compétence (*) pour s'exprimer sur le sujet pris comme souffre-douleur. Un début de compréhension peut apparaître lorsqu'un critique de cinéma détruit un film, voire même tape violemment sur son auteur ou l'un de ses acteurs : un dentiste peut bien soigner efficacement une carie même si ses gestes sont brutaux et douloureux alors qu'un plombier fera mal sans soigner. Que connait Guy Bedos du travail d'un homme politique ? Que connaissent de plus que monsieur Lambda les Debbouze, Cluzet, Torreton, Guillon, Alévèque, Sardou, Arthus-Bertrand et autres peoples auto-érigés en pourfendeurs de nos décideurs, conseilleurs pour les grandes causes, guides du petit peuple ?
Je comprends que les célébrités soient également des citoyens ayant un avis et qu'ils puissent le proposer en partage par les vecteurs dont ils disposent et qu'ils souhaitent, mais j'apprécie ceux qui le font avec modestie, sans violence, en pensant qu'ils ne sont pas les seuls avoir raison, en respectant les convictions de leurs égaux dans le domaine de la citoyenneté. J'en connais qui hésitent moins alors à applaudir leurs performances professionnelles ...
Un arbre qui tient sa place dans le grand blanc, rien que sa place, toute sa place, et en tire sa pleine puissance d'évocation ? C'est comme on le sent, sans injonction aucune !
(*) À mon humble avis, bien sûr ... |