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mamimadi
l'humeur hebdomadaire

25 avril- Nuit debout

    Passer la nuit debout expose à un lendemain qui déchante et ruine la santé en cas de répétition prolongée. Ce qui est évident pour un organisme l'est un peu moins pour une organisation, surtout losqu'elle est aussi désorganisée que notre société actuelle.

Nuit debout    Les "Nuits debout" auxquelles s'adonnent certaines grandes villes à la suite de la Capitale me semblent du même ordre que les soirées entre amis discutant jusqu'aux aurores de la façon de refaire le monde. Un remue-méninges débridé, libéré des multiples impossibles qui reviennent encadrer la vie dès que le jour reparaît, une agitation chaotique dont l'entropie croissante jusqu'à la réinjection dans la marche ordonnée de la société.

    Il en reste sans doute quelque chose. Le souvenir tout d'abord et ce n'est pas rien si on observe les nombreux "j'y étais !" proclamés par les soixante-huitards depuis cinquante ans. Mais peut-être surtout quelques étincelles allumées et conservées au fond de certaines têtes participantes ayant su éviter l'excès et l'incendie. Les débats "allumés" de la nuit peuvent éclairer le débat démocratique "normal", les prises de parole du peuple (quel peuple ?) sur les places ne pouvant sans risques extrêmes se substituer aux prises de décision du pouvoir démocratique dont la définition revient - selon mon humble avis - à la démocratie elle-même et non au peuple.

    Mais on sait que les nuits blanches entre amis ne sont pas sans risques. D'abord parce que leur pratique intensive risque de faire tourner les idées dans le vase clos de la sphère privée, enfermant les participants à l'intérieur de cercles d'idées forcément limitées, les déconnectant du vaste monte qu'ils se proposent pourtant de refaire. Ensuite parce que l'ivresse de la liberté virtuelle conduit parfois certains à se libérer des contraintes qu'ils s'imposent habituellement à eux-mêmes, ouvrant les portes vers l'ivresse physique réelle et les paradis artificiels infernaux. Ce que les médias rapportent des "Nuits debout" montre qu'elles sont à l'image de ces nuits entre amis : on y a la discussion sélective, exclusions, insultes et anathèmes à la clef ; on y crée la possibilité de débordements et d'agressions physiques inévitablement exploitée par ceux que l'ivresse du cocktail molotof amuse bien davantage que celle de l'agitation des idées.

    Par bonheur (ou non), les "Nuits debout" n'ont pas essaimé dans nos petits bourgs. Petits bourgs de petits bourgeois ? Pas sûr. Il peut y avoir davantage d'agitation d'idées dans la tête d'un solitaire pratiquant une "Nuit assis devant son ordinateur que dans celle d'un passant immergé dans la tonitruance d'une "Nuit debout". Non ?

Lutin