mamimadi l'humeur hebdomadaire |
18 avril- Sus ! En 2006 a paru la biographie du sieur de La Fayette commise par Gonzague Saint Bris, ce même Gonzague qui a échoué par trois fois à l'entrée de l'Académie Française. Quel rapport entre la bio et l'échec devez-vous penser ... Eh bien, le rapport, c'est moi qui suis en train de parcourir les lignes se proposant d'exposer la vie de Gilbert Motier, marquis de La Fayette après avoir parcouru la page wikipédienne exposant celle de leur auteur. J'en apprends bien sûr beaucoup sur la grande Histoire et les petites histoires de l'époque ; l'exposé semble clair et riche, le style est enlevé et fleuri ; ça devrait planer pour moi. L'avion peine pourtant à décoller : je ne parviens pas à y croire. Des floppées de détails enrobés de clichés bien collants alourdissent trop le cargo transporteur d'idées et d'évènements. Un exemple entre mille :
Texte trop bien léché pour être véritablement alléchant ? Pas un poil qui dépasse, tous les accents sont à leur place, même les plus circonflexes. Sûr que l'ami Gonzague doit avoir les sourcils en forme de l'accent sus dit quand on lui parle de la réforme de l'orthographe. J'ai (presque) bien tout lu concernant la vaste mise à niveau de normes soi-disant devenues trop complexes pour des Français qui n'en ont plus rien à battre de l'ortho dans leur graphie, et je crains que ce nivellement des difficultés grammaticales, cet effacement des anomalies lexicales ne soit considéré comme un affadissement de notre langue par tous ceux qui aiment en jouer dans les règles de leur art. À y regarder de plus près pourtant, il se pourrait que l'autorisation d'une plus grande facilité orthographique ne débouche pas dans le marais culturel annoncé par les puristes de la langue. Parce qu'utiliser les anciennes règles est toujours possible, un même texte pourra contenir vocables et formes selon les deux credo (invariable, mais oui !) ; parce que finalement l'impression est donnée que tout est possible, les futures productions littéraires pourraient ne pas manquer de couleurs ni de saveurs. De quoi donner plus de relief aux clichés de monsieur Saint Bris ? |