19/12/2022 - C'est pas bien, la guerre

      La guerre est détestable, la guerre est haïssable. Tout le monde en est d'accord, même ceux qui s'arment en disant que le monde est incertain, même ceux qui construisent ou ceux qui vendent des armes en disant qu'il faut bien vivre, même ceux qui les utilisent contre un envahisseur en disant que se défendre est un devoir, même ceux qui s'en servent pour agresser les peuples voisins en disant n'importe quoi. Reste bien sûr un infime pourcentage d'humains inhumains, malades mentaux profonds sans doute qui font leur miel des atrocités générées par la guerre, un pourcentage qui ne peut que croître lors de conflits générateurs de bien des folies.

      "Si tu veux la paix, prépare la guerre !" Cette belle injonction en éclabousse une autre, primordiale : "Si tu ne veux pas la guerre, consolide la paix !". Le marin ne dit pas "Si tu veux naviguer, prépare ton naufrage" mais "Si tu ne veux pas sombrer, consolide ton bateau", même si dans son armement il aura prévu ce qu'il faut pour sa survie une fois le bateau perdu.

      La construction de la paix, son entretien, ses réfections, ses restaurations, ses mises à niveaux, ses consolidations devraient être à l'ordre du jour des peuples et de leurs responsables de façon permanente, incessante, obstinée. Si l'argent dépensé dans le monde à des fins de guerre - armées et armements - l'avait été à des fins de paix, nul doute que les problèmes supposés être réglés par les calamités guerrières actuelles trouveraient des solutions par des moyens à la hauteur de l'humanité de l'homme et non de son animalité. Investir dans l'intelligence créatrice plutôt que dans la brutalité destructrice ! Déployer au-dessus de chaque pays, non pas des parapluies nucléaires ou des dômes de fer antimissiles, mais un nuage de spécialités ultra-fines, inter-maillées, capables de repérer les problèmes avant même qu'ils ne surgissent et de trouver les solutions pour que le dit surgissement ne se produise pas. C'est ce que fait le marin dont tous les sens sont grand ouverts en permanence pour ne pas rater le petit bruit, le petit écart de route, la petit lien anthracite qui descend du ciel vers l'océan, ce genre de petites choses qu'il faut ensuite prendre en compte ou pas.

      Les jeunes scientifiques du siècle dernier se sont éclatés dans l'après-Einstein, dilatant le temps, l'espace et l'énergie. L’utilisation de leurs travaux dans nos sociétés ayant généré pas mal de catastrophes, l'enthousiasme qui les habitait a déserté les salles de classe, les amphis, les labos. Les sciences font peur. Peut-être est-il encore temps de proposer à nos peuples et à leurs jeunesses en particulier les utopies qui pourraient aller dans le bon sens, celui de la paix durable, Non ?